Par la grâce de deux retours inespérés, ceux d'Eric Abidal près d'un an après sa greffe du foie et de Tito Vilanova qui a repris les commandes après une longue absence, Barcelone a retrouvé d'un coup son assurance et son efficacité. Au-delà du 5-0 infligé à Majorque, sans Lionel Messi qui devrait débuter le quart de finale retour sur le banc, c'est la fluidité retrouvée dans le jeu, le réalisme de Cesc Fabregas (trois buts) et d'Alexis Sanchez (deux buts) qui ont fait impression. Reste naturellement à régler le problème de la défense en raison des absences de Carles Puyol et Javier Mascherano. Mais Adriano a récupéré plus vite que prévu et devrait vraisemblablement être associé à Gerard Piqué, tandis que Pedro ferait son retour devant. Au PSG, où les deux Thiago, Silva et Motta, sont incertains, c'est surtout l'absence de Blaise Matuidi, suspendu, qui risque de se faire sentir, même si Carlo Ancelotti n'a que l'embarras du choix dans son riche effectif. Pour réussir l'exploit, le club de la capitale française est condamné à la victoire ou à un nul sur un score supérieur à 2-2, alors que Barcelone est invaincu à domicile depuis 20 matches européens, sa dernière défaite — surprise — européenne étant enregistrée en octobre 2009 face au Rubin Kazan (1-2). Roura : «Ajuster notre attitude» Jordi Roura a estimé que le Paris SG jouerait comme au match aller, privilégiant le jeu en contre. «Je ne pense pas que le PSG change beaucoup sa façon de jouer. C'est une équipe très rapide, très dangereuse en contre. Nous devons jouer comme s'il s'agissait d'une finale, avec la même intensité, a-t-il poursuivi. Evidemment, en fonction de comment se déroule le match, nous pourrons ajuster notre attitude, mais l'objectif est de gagner. C'est vrai qu'au long de la saison, nous avons rencontré des problèmes défensifs, encaissant parfois des buts dans les dernières minutes. C'est un problème dont nous sommes conscients et que nous avons déjà commencé à résoudre», a analysé l'entraîneur adjoint du club catalan. Ancelotti : «On a une petite chance» «La clé, c'est de garder confiance et d'avoir du caractère dans un stade compliqué face à la meilleure équipe du monde. On ne doit pas penser à nos erreurs, mais à ce qu'on a fait de bien au match aller pour essayer de le reproduire. On doit utiliser toutes nos qualités. Bien attaquer, bien défendre, être patient et costaud. On doit donner tout ce que l'on a à donner. L'équipe a bien travaillé jusque-là mais c'est à la fin qu'on fait les comptes. Demain, c'est un match important, mais on en aura d'autres après. La saison ne sera pas finie. Je ne sais pas si Messi va jouer et ce n'est pas mon problème. Notre stratégie sera la même, qu'il soit là ou pas. On a une petite chance et on va la jouer à fond». Ibrahimovic : «C'est le moment d'écrire l'histoire» Zlatan Ibrahimovic veut laisser son empreinte lau PSG. A quelques heures du match face au FC Barcelone, en quart de finale retour de la Ligue des champions, le Suédois n'a pas caché son enthousiasme, à l'heure où le club de la capitale s'apprête — sans doute — à écrire une nouvelle page de sa courte mais déjà riche histoire. Et si l'affrontement ressemble à s'y méprendre à un remake de David contre Goliath, Ibrahimovic est persuadé que Paris a les cartes en mains : «Cela sera difficile, ce sera un grand défi de jouer le Barça mais c'est le moment d'écrire l'histoire», a-t-il lâché lors d'un entretien accordé à Globoesporte. En effet, en cas de qualification au Camp Nou, le PSG rallierait les demi-finales de C1 pour la deuxième fois depuis sa création. Qui plus est, avec ce ticket dans la poche, les Parisiens lanceraient un signal fort au Vieux Continent. Mourinho supporter du PSG José Mourinho a indiqué ce mardi soir qu'il supporterait le PSG, mercredi lors des quarts de finale de la Ligue des champions face au FC Barcelone. A la question «entre le PSG et Barcelone, qui voulez-vous voir en demi-finale ?», l'entraîneur madrilène a répondu en français, sur beInSport : «J'ai des amis à Paris, je n'ai pas d'ami à Barcelone». Participation risquée pour Messi Touché à la cuisse au match aller, Lionel Messi est toujours incertain pour le quart de finale retour de la Ligue des champions face au PSG, mercredi soir. Le prodige argentin ne s'est pas entraîné normalement ces derniers jours et l'IRM effectuée hier par le staff médical du Barça n'a pas vraiment rassuré le quadruple Ballon d'Or. La lésion musculaire à sa cuisse droite n'est pas totalement cicatrisée et Messi prendrait donc le risque d'aggraver sa blessure s'il venait à jouer face au PSG, mercredi. Il y a donc de fortes chances qu'il soit dans le groupe du Barça mais qu'il débute sur le banc des remplaçants, et qu'un risque soit pris si et seulement si les Blaugranas se retrouvent en difficulté au score face à la formation parisienne ! Juventus - Bayern Munich La Vieille Dame ne veut pas mourir Le week-end a été fructueux pour les deux clubs. Après sa difficile victoire sur Pescara (2-1), la Juventus est pratiquement assurée de conserver son titre de champion d'Italie. Dans le même temps, le Bayern a fait mieux en devenant le champion le plus précoce de l'histoire de la Bundesliga en remportant son 23e titre à six journées de la fin avec 20 points d'avance sur son dauphin, le Borussia Dortmund. C'est donc un Bayern euphorique qui viendra au Juventus Stadium, d'autant plus qu'il récupérera sa tour de défense Javi Martinez. La Juventus, qui n'a jamais récupéré du coup de massue infligé par David Alaba au bout de 23 secondes au match aller, rêve désormais d'un début de match aussi réaliste pour revenir dans la course. Antonio Conte va cependant devoir composer avec les absences de deux joueurs-clés, Arturo Vidal et Stephan Lichtsteiner tous deux suspendus, alors qu'ils sont habituellement chargés de bloquer les couloirs d'où vient le danger avec Arjen Robben et Franck Ribéry. En outre, la Vieille Dame devra aussi faire sans la «Fourmi atomique» Sebastian Giovinco, blessé. Une énorme pression pèse ainsi sur les épaules de Mirko Vucinic, devenu le meilleur réalisateur de la Juve après son doublé de ce samedi 6 avril. Heynckes : «Ne pas sous-estimer la Juve» «Pour nous, cela ne change rien, même si nous partons d'une position très favorable. Nous voulons marquer et gagner. Attention à ne pas sous-estimer la Juventus, c'est vraiment une équipe de très haut niveau, elle l'a démontré en Serie A et en Ligue des champions tout au long de la saison et elle peut rendre possible l'impossible. Je ne suis pas le seul à dire du bien de la Juve, en Allemagne aussi on en parle avec des éloges. Non, elle ne m'a pas déçu à l'aller. Nous resterons fidèle à notre système de jeu, à la même tactique qu'en Bundesliga, nous chercherons à presser la Juventus comme à l'aller, cela nous a réussi. Mon équipe sait quoi faire. Nous avons une grande expérience au niveau international, nous avons joué la finale l'an dernier, même si malheureusement nous l'avons perdue. Nous avons très bien préparé ce match. Pour le gagner». Conte : «Jouer un autre match» «Nous avons étudié ce match de manière assez approfondie. Il faudra mettre sur le terrain ce qui n'y était pas. C'est peut-être à cause du contexte, mais nous avons joué un peu petit bras. Nous savons que nous avons tous été en dessous, tous. Nous voulons vraiment jouer un autre match, sans oublier que nous affrontons une équipe très forte. Nous pouvons nettement mieux faire, je suis tranquille, je sais que mes footballeurs ont envie de me montrer ce qu'ils n'ont pas réussi à Munich. Je suis convaincu que l'écart avec le Bayern n'est pas celui qu'on a vu à l'aller. Le Bayern a travaillé toutes ces années pour devenir ce qu'il est, se trouver toujours en haut. Pour moi c'est la deuxième année, la première en C1, après des années où pour plein de raisons la Juve a dû reconstruire tout ce qui a été détruit. C'est beau d'être là, de jouer un quart de finale. L'année dernière nous ne participions même pas. Nous comptons sur le soutien de nos tifosi, qui respirent un parfum qu'ils n'avaient plus senti depuis longtemps». Anelka ne jouera pas Nicolas Anelka ne participera pas au quart de finale retour de la Ligue des champions entre la Juventus Turin et le Bayern Munich ce mercredi. L'attaquant français, déjà absent ce week-end en Serie A pour raisons familiales, souffre du mollet. Le joueur de 34 ans est forfait pour cette rencontre. Après sa défaite 2-0 à Munich à l'aller, la Vieille Dame va devoir s'employer pour arracher sa qualification. Galatasaray AS 3 - Real Madrid 2 Grosse frayeur pour les Madrilènes Incontestablement supérieurs à Santiago-Bernabeu, les Madrilènes ont vacillé hier soir sur la pelouse de Galatasaray (2-3). Alors que le suspense semblait éteint, les Turcs se sont attachés à l'entretenir. Rapidement menés après l'ouverture du score de Cristiano Ronaldo (7'), le même Ronaldo qui les a refroidis en fin de rencontre (90'), les hommes de Fatih Terim ont su piocher dans leurs ressources pour attiser, le temps de quelques instants, le rêve d'un incroyable renversement de situation. Apathique en première période, Galatasaray s'est littéralement révolté au retour des vestiaires. Emmanuel Eboué a sonné la charge, d'une frappe somptueuse (58'), avant de voir Wesley Sneijder (70') et Didier Drogba (72'), d'une talonnade fantastique, donner l'avantage aux leurs en deux petites minutes. Suffisant pour faire douter le Real, réduit à dix après l'expulsion d'Alvaro Arbeloa (90'). Insuffisant pour le renverser. Galatasaray a frôlé l'exploit. Mais l'écart était trop grand. Et les regrets gigantesques. Les protégés de Mourinho rejoignent dans la souffrance le dernier carré de la compétition, qu'ils avaient déjà atteint lors des deux dernières éditions. Mourinho : «Tout ce que le football a de beau» «J'aimerais bien jouer chaque match dans ce stade car tout le monde veut jouer dans une telle ambiance, c'est une ambiance parfaite pour jouer au football. Je ne crois pas que les joueurs du Real ont été affectés par l'ambiance, ce sont plutôt les joueurs de Galatasaray qui ont été affectés. Ils ont fait une seconde mi-temps fantastique de coeur, de fierté, de tout, de tout ce que le football a de beau. Et même si on aurait pu faire mieux, surtout en deuxième mi-temps, je suis très content des joueurs. Nous sommes qualifiés pour les demi-finales. Je sais que remporter les quarts de finale et arriver en demies n'est pas le but du Real Madrid, mais c'est vrai qu'on l'a fait trois fois consécutives et pour cela je suis content des joueurs. Au moment du 3-1, les joueurs ont ressenti le danger, moi j'ai fermé quelques portes qui étaient ouvertes en faisant rentrer Albiol, parce que je n'avais pas d'autre milieu de terrain. Pour les dix dernières minutes on a pensé qu'il pourrait y avoir du danger, mais finalement ça c'est bien passé, on a récupéré le contrôle». Ronaldo, 5e meilleur buteur de l'histoire de la C1 Madrid peut pousser un ouf de soulagement. Avec ces 10e et 11e but en C1 cette saison, Ronaldo reste en tête du classement des buteurs de l'exercice et se hisse seul en 5e place du classement des meilleurs buteurs de l'histoire de la C1 (49 buts) devant le retraité Schevchenko (48 buts), 6e. Et pour Galatasaray, la suspension de son meilleur buteur, Yilmaz (8 buts en C1 cette saison) s'est fait durement sentir mardi. La donnée qui pourrait changer le match sera sans doute la présence ou non de Messi dans le onze catalan. Blessé à une cuisse, le quadruple ballon d'or prendra sûrement sa décision au dernier moment en consultation avec les médecins du Barça. Terim : «Nous pouvons être fiers» «Quand je suis arrivé l'année dernière, j'avais fait une promesse aux supporters de Galatasaray. J'avais dit que dans la victoire comme dans la défaite, ils verraient sur le terrain une équipe dont ils seraient fiers. Aujourd'hui, il y avait un Galatasaray dont tous les supporters peuvent être fiers. Je suis très heureux d'avoir pu apporter ça. Nous n'avons pas eu la qualification, mais la victoire c'est déjà ça. Il y a peu de matches historiques comme celui-ci. C'est contre le Real Madrid que nous avons joué, une équipe avec des joueurs de dimension mondiale, qui à chaque seconde peuvent changer le cours du match. En mai, on va s'asseoir (avec la direction) et discuter de nos forces et faiblesses, on va établir une nouvelle feuille de route. Nous devons nous renforcer, nous sommes forts mais nous devons l'être encore plus. Nous ne sommes pas loin de voir Galatasaray accéder à une finale. Rien ne pourra me rendre plus heureux que de jouer, et de gagner, une finale de Ligue des champions avec Galatasaray». Classement de la saison en cours : 11 buts: Cristiano Ronaldo (Real Madrid) 8 buts: Burak Yilmaz (Galatasaray), Lionel Messi (FC Barcelone) 6 buts: Robert Lewandowski (Dortmund) 5 buts: Alan (Sporting Braga), Oscar (Chelsea), Jonas (Valence), Ezequiel Lavezzi (Paris SG), Thomas Müller (Bayern Munich) 4 buts: Karim Benzema (Real Madrid), Willian (Shakhtar Donetsk), Klaas-Jan Huntelaar (Schalke 04), Roberto Soldado (Valence), Kostas Mitroglou (Olympiakos) Lukas Podolski (Arsenal), Fabio Quagliarella (Juventus Turin), Eliseu (Malaga), Marco Reus (Dortmund) Borussia Dortmund 3 - Malaga CF 2 Match fou, fou, fou au Signal Iduna Park Il y a des matches qui marquent l'histoire d'une compétition. Au Signal Iduna Park de Dortmund, la soirée était folle. Mené 2-1 dans le temps additionnel par une équipe de Malaga décomplexée, et donc virtuellement qualifiée après le 0-0 de l'aller, le Borussia a réussi l'exploit d'inscrire en deux minutes les deux buts nécessaires à sa survie pour arracher son billet pour le dernier carré (3-2). Le BvB s'est procuré les meilleures occasions, notamment par Lewandoski (16', 48'), mais c'est Malaga qui a ouvert le score, par Joaquin (25'). Pour leur première participation à la Ligue des champions, les Andalous ont alors géré, en vieux briscards. Même l'égalisation allemande, signée Lewandoski (40'), n'y a rien fait. A 1-1, la qualification était leur. Le but d'Eliseu (82'), validé alors qu'il était en position de hors-jeu, devait même les mettre à l'abri. Mais c'était sans compter sur la ténacité du double champion d'Allemagne 2011 et 2012. Le Signal Iduna Park a joué à merveille son rôle de 12e homme pour pousser les siens à se transcender. Caballero, le gardien espagnol, a longtemps repoussé l'échéance avant de céder dans le temps additionnel. Marco Reus récupérerait d'abord le ballon dans un cafouillage et le poussait dans le but vide (90'+1). Puis Santana, sur un autre cafouillage encore plus bouillant, inscrivait le but de la qualification, alors qu'il était lui aussi hors-jeu (90'+3). Un coup de génie pour Dortmund, un véritable coup de massue pour Malaga, qui sort la tête haute, mais pleine de regrets. Pellegrini : «A 1-2, il n'y avait plus d'arbitrage» «Le football dépend de nombreux facteurs. Nous avons disputé un grand match. Nous n'avons pas pu et ils n'ont pas voulu que nous nous qualifions. Nous avons été foutus dehors ! L'UEFA ne voulait pas de nous, une équipe sanctionnée d'une future suspension, dans le dernier carré. Lorsqu'on menait 2-1, il n'y avait plus d'arbitres ! Coups de coude, bousculades... ils n'ont rien sifflé. Bender et Schmelzer auraient dû être expulsés. Et il y avait un hors-jeu de deux joueurs sur un but. Des choses doivent changer!». Klopp : «Nous avons frôlé l'attaque cardiaque» «C'est incroyable ! Je ne peux pas expliquer ce qui s'est passé en moi après ça. Je pense que j'ai besoin de voir un docteur. C'est comme si nous avions remporté le trophée. Tout le monde sur le banc a failli faire une attaque cardiaque au moment du but vainqueur. La sensation était la même que l'an dernier quand nous avons gagné le championnat. Mes assistants et moi, nous nous regardions choqués dans le vestiaire en nous disant que c'était de la folie. C'est la meilleure chose que j'ai jamais ressenti». Demichelis : «Un hors-jeu flagrant» «C'est frustrant ! Il y a moult façons de perdre dans ce sport, mais certaines font plus mal. Je suis convaincu qu'il y avait hors-jeu (sur le 3e but de Dortmund). Je ne comprends pas à quoi sert le quatrième arbitre s'il n'ose pas inverser une décision. J'ai vu les images qui ont confirmé ce que je pensais. Il faut retenir la combativité de notre équipe. On nous donnait morts, mais on savait qu'on pouvait marquer ici». Al Thani parle de racisme Furax après l'élimination de son club face au Borussia Dortmund, le propriétaire qatari de Malaga, Abdullah Nasser Al Thani, n'a pas hésité à parler de racisme sur Twitter. Le président, sanctionné pour sa gestion à la tête du club andalou par l'UEFA, évoque une conspiration raciste à son encontre : «Merci à l'équipe. Vous avez été des champions sur le terrain. Je regrette d'être éliminé de cette manière. Ce n'est plus du football, c'est une injustice, du racisme pur et simple. J'espère pouvoir faire ouvrir une enquête à l'UEFA suite à l'élimination du club».