Projection - «Notre objectif est d'atteindre à l'horizon 2015, 2,5 millions de touristes en Algérie», a déclaré hier dimanche, le ministre du Tourisme, à l'ouverture des travaux des «2es assises nationales du tourisme». Pour ce faire, de l'avis de tous, il est temps de joindre l'acte à la parole et de dépasser le stade des discours. «Les diagnostics sont toujours évolutifs. Ils ne sont pas figés. Lors des assises nationales, nous avons mis le point sur les insuffisances en essayant de suggérer aux débats de ces assises un certain nombre de questions et je pense qu'aujourd'hui, à l'issue des ateliers, nous sortirons avec certaines recommandations qui nous permettront d'apporter des solutions à deux ou trois gros problèmes particuliers que nous avons identifiés», a assuré ce lundi matin Mohamed Benmeradi. «Le bilan n'est pas aussi négatif qu'il en a l'air», a-t-il estimé sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «Quand on examine le tourisme par rapport à d'autres secteurs d'activité économique, les taux de croissance qui y sont enregistrés ces dernières années, restent relativement satisfaisants. Nous avons un taux de croissance supérieur à la moyenne nationale. Donc, le tableau n'est pas si noir. Notre plus grand satisfecit dans le secteur est cet engouement du privé. Aujourd'hui, plus de 200 milliards de dinars sont investis par le privé dans le secteur», a-t-il soutenu. Abordant les «points négatifs», le ministre du Tourisme, a estimé qu'il existe «aujourd'hui une inadéquation entre le dispositif juridique et la réalité du terrain». Plus explicite, il a souligné qu'au niveau des Zones d'expansion touristique (ZET), il est constaté un gel involontaire de pratiquement 90 % du foncier. «Ce foncier est toujours gelé. Parfois, des terres destinées initialement pour des investissements touristiques sont détournées pour la réalisation des équipements publics», a-t-il noté. Donc, a enchaîné Mohamed Benmeradi, c'est un problème de fond que nous avons abordé lors des assises nationales. «Il y a beaucoup de retard dans la procédure. Sur les 205 ZET, 22 ont fait l'objet d'études. Nous avons des contraintes dans la loi. Celle-ci met à la charge de l'Etat l'établissement de Plans d'aménagement touristique (PAT)». L'aménagement des ZET est tributaire de la présence de ces PAT. Autrement dit : en l'absence de ces plans, l'aménagement ne peut pas se faire. «Et c'est là un deuxième étranglement qui fait qu'aujourd'hui, le foncier au niveau des ZET soit gelé». Dans ce contexte, a, en outre, assuré le ministre «suite à ces évaluations, nos propositions ont été soumises au Premier ministre ainsi qu'au ministre des Finances. A l'issue de ces assises, je pense que nous allons prendre des dispositions sous forme de circulaires adressées aux walis afin de dégeler un petit peu ce potentiel foncier et permettre de libérer plus de 50 000 hectares destinés à l'investissement touristique», a affirmé Mohamed Benmeradi.