En plus de l'évaluation des politiques mises en œuvre depuis 2008, il s'agit encore une fois de faire le diagnostic du secteur. Grande déception pour la plupart des participants aux 2es assises nationales du tourisme qui ont débuté, hier, au Palais des nations à Club des Pins. Une halte qui semble “dépourvue de sens" de l'avis de certains acteurs dont notamment des voyagistes et des investisseurs privés qui se disent “lassés" des discours “sans véritable impact dans la réalité". Une attitude qui peut se comprendre, en effet, eu égard au discours développé par Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme et de l'Artisanat autant que le contenu de la lettre du président de la République. “Il est clair que le tourisme est loin de constituer une priorité pour les pouvoirs publics", a soutenu un des porteurs de projets. “L'Algérie est l'un des rares pays, pour ne pas dire le seul, où l'investisseur n'est pratiquement pas le bienvenu", se plaignent-ils affirmant qu'“il est toujours très difficile d'investir dans le secteur du tourisme alors que le pays en a le plus grand besoin surtout que le secteur est porteur et pourvoyeur d'emplois". Le ministre n'a pas nié, pour sa part, le déficit existant en matière de capacité d'accueil comme il a reconnu que “sur les 713 projets inscrits 450 sont à 60%, 130 non lancés et 120 gelés". Il a également fait remarquer que “85% des projets sont hors ZET" et que “95% du foncier des ZET n'ont pas été exploités pour absence de PAT". M. Benmeradi a, par ailleurs, accusé ouvertement les agences de ne pas faire dans le réceptif et de se concentrer aussi sur le hadj et la omra. Les agences de voyages, qui sont aujourd'hui plus de 900, aux dires du SG de la Fnat, contrairement aux 814 annoncés par Benmeradi, se défendent en argumentant : “La situation actuelle ne favorise pas la venue des touristes avec, à commencer, le problème des visas, l'insécurité, le manque d'infrastructures et la cherté des titres de transport." Et de poursuivre : “Elles ne sont qu'une centaine sur plus de 900 à faire le hadj et la omra." Quoi qu'il en soit, le dialogue devient difficile entre la tutelle et les agences de voyages qui dénoncent une indifférence à leur égard. “Les cris de détresse des agences de voyages du Sud qui ont fait une année blanche sont complètement ignorées en plus d'autres doléances", ont-ils affirmé en soulignant l'absence du président du Syndicat des agences de voyages (Snav). Le ministre, quant à lui, a infirmé l'existence de problème en assurant que “le président et le SG de la Fnat sont présents en plus d'un grand nombre d'agences de voyages et autres hôteliers". Les atouts naturels de l'Algérie ne suffisent pas... Dans un message aux participants, lu en son nom par M. Mohamed-Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, le président Bouteflika a indiqué que “la beauté de l'Algérie ne suffit pas pour la relance du tourisme dans notre pays qui reste tributaire de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques de qualité qui lui confèrent une dimension à la hauteur de ses atouts". Pour le chef de l'Etat, “tous ces programmes profiteront inéluctablement au secteur du tourisme, un secteur horizontal par excellence interdépendant avec plusieurs autres secteurs", soulignant “la nécessaire mobilisation de tous" pour réunir les conditions et l'environnement favorable à son développement et son essor. Plus facile à dire qu'à faire dans la mesure où parfois les politiques mises en place sont en décalage total avec la réalité du terrain. “Les entraves ne résident pas dans les textes de lois ni dans les politiques. Le problème réside au niveau des walis et autres responsables locaux qui semblent avoir du mal à assimiler les enjeux", expliquent les professionnels du secteur. N S Nom Adresse email