Il est difficile de croire que le tourisme prenne son envol dans les deux prochaines années A entendre le «diagnostic» fait par le ministre du Tourisme lors de ces assises, il est difficile de croire que le tourisme prenne son envol durant les deux prochaines années. Dans deux ans, le gouvernement espère faire de l'Algérie un pays touristique. C'est du moins l'objectif que s'est tracé le ministère du Tourisme et de l'Artisanat à l'horizon 2015. Cela à la faveur du Schéma directeur d'aménagement touristique Sdat dans sa phase d'amorçage (2008-2015). «Notre objectif est d'attirer à l'horizon 2015, près de 2,5 millions de touristes, afin que le secteur participe à hauteur de 5% du PIB national» a déclaré hier le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Mohamed Benmeradi, lors de son discours d'ouverture des 2e assises du tourisme. «Pour atteindre cet objectif, nous allons créer 75 000 lits de haute qualité d'ici 2015» a-t-il ajouté. Néanmoins, M. Benmeradi avoue que beaucoup reste à faire. Le chemin est encore long. On n'est qu'au début, il nous faut redoubler d'efforts pour réussir notre pari» a-t-il lancé en direction de l'assistance. En parlant du long chemin qui reste à faire, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat a fait le diagnostic de son secteur. Il a d'abord pesté contre les retards enregistrés dans la mise en place des plans d'aménagement touristique (PAT) et les schémas d'aménagement touristiques de Wilayas Sdatw. «85% des projets en cours de réalisation ont été faits hors des zones d'expansion touristiques ZET. Pis encore, 98% du foncier touristique de ces ZET n'a pas encore été utilisé a-t-il indiqué. Le ministre du Tourisme a également évoqué les lourdeurs de financement et les problèmes bureaucratiques. «Il faut améliorer le processus de financement et de suivi. Il est aussi impératif d'alléger les procédures administratives, particulièrement celles relatives à l'approbation des plans et la délivrance de permis de construction et d'exploitation. Autres obstacles au développement touristique en Algérie évoqués par Mohamed Benmeradi, la formation. Il avoue que le pays ne dispose pas des capacités suffisantes pour répondre à la forte demande en la matière. «La demande ne cesse d'accroître en matière de formation et celle-ci continue à cause du nombre d'emplois qui sont créés chaque année dans le secteur. Les agences de voyages n'ont pas échappé à la colère du ministre. Il n'est pas allé de main morte pour parler d'elles. «Elles sont la base de la promotion touristique nationale, mais dans leur majorité, elles ne jouent pas leur rôle» estime le ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Il va même jusqu'à sous-entendre que ce sont des agences du Hadj et de la Omra. «Elles ne font qu'exporter les touristes vers l'étranger, particulièrement dans le cadre du Hadj et de la Omra. Elles se dérobent encore du développement de l'activité de tourisme réceptif et domestique», a-t-il dénoncé. Après ce diagnostic, Benmeradi est revenu sur le but de ces assises. Ainsi, elles s'articuleront sur les moyens de facilitation et d'encouragement de l'investissement dans le tourisme. Il sera également question d'évaluer la mise en place du plan qualité-tourisme et de le rebooster. Les moyens de promouvoir de l'Algérie comme destination touristique seront aussi à l'ordre de cette rencontre. Mohamed Benmeradi veut de même que ces assises permettent d'encrer une culture touristique auprès de la société algérienne. Enfin, il annonce qu'à l'issue de ces assises, la priorité sera donnée au tourisme interne. «Nous utiliserons nos potentialités pour les transformer en produits touristiques qui répondent à la demande des Algériens, avides d'aires de repos et de divertissement» a-t-il conclu. A entendre le «diagnostic» fait par le ministre du Tourisme, il est difficile de croire que le tourisme prenne son envol dans les deux prochaines années. L'espoir reste tout de même permis... Enfin, pour ceux qui croient au rêve algérien...