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Vengeance monstrueuse (2e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 27 - 05 - 2004

Résumé de la 1re partie Nadia a paré au plus pressé : accoucher sans que sa famille soit informée de son infortune. Puis elle veut passer à l?acte : faire payer à Ali son ignominie.
Désormais, deux ennemis cohabitent. De quoi les hommes ne seraient-ils pas capables pour posséder l?objet de leur désir ! Les femmes leur attribuent les pires fautes, les pires maux ; elles leur doivent leurs souffrances, leur malheur, leur déchéance? N?ont-elles pas raison quelque part ?
Nadia encaisse toute cette humiliation, ce déferlement de mépris en attendant un épilogue qui ne saurait tarder. Arrivée au terme de sa grossesse, la vieille l?accompagne à la maternité. Elle accouche par césarienne et met au monde une jolie petite fille, qui ne survivra pas à sa souffrance f?tale. Ali, très content du dénouement de cette aventure, ne lui rend visite même pas une seule fois. Cela ronge Nadia et fait germer dans son esprit la graine amère de la vengeance. A sa sortie de l?hôpital, elle revient dans la famille d?Ali et la supplie de la garder encore un peu, le temps de faire des démarches auprès de ses parents. En réalité, ce n?est pas son intention, car elle sait qu?ils ne voudront plus jamais d?elle. Elle reprend des forces et des couleurs tout en ressassant sa vengeance. Elle échafaude plusieurs plans, mais aucun ne lui semble aussi cruel qu?elle le voudrait. Qu?avait-elle à perdre ? Rien ! Plus d?Ali, plus de bébé, plus de famille, plus d?honneur, plus de goût pour vivre, plus de confiance ! «Ali, ce voleur, cet hypocrite, ce menteur, ce traître est à l?origine de tous mes malheurs et il le paiera cher...», se répétait-elle.
Elle fera tout pour lui arracher un rendez-vous hors de la maison, histoire de discuter de son départ. Ils se mettent d?accord pour le jeudi 19 juin 2003, l?après-midi, à dix-sept heures, dans une cafétéria de la ville.
Ali arrive l?air renfrogné parce qu?il a été dérangé. Il ne sait pas que c?est lui qui a menti, qui l?a dérangée, bernée pendant si longtemps. Tout cela Nadia se le rappelle ; les images défilent devant ses yeux. Ses mensonges remontent à la surface, ses fausses promesses voltigent comme des papillons, ses rires résonnent comme des ricanements.
Ils s?attablent. A peine assis, il commande deux cafés. Il est impatient de repartir. «Alors, pourquoi voulais-tu me voir ?»
Elle se tait et le foudroie du regard. Très nerveux, il pianote sur la table, évitant de la regarder. Nadia sort lentement un flacon d?acide sulfurique et, rapidement, lui asperge le visage, plus particulièrement les yeux. Il pousse un hurlement et se rue sur elle. Elle jette le flacon et prend la fuite. Sa cavale ne sera pas longue puisqu?elle sera rapidement arrêtée. Gravement atteint aux yeux, Ali perd la vue. Il est complètement défiguré. Ainsi, plus jamais il ne s?approchera d?une femme pour lui débiter des fadaises.
Le jour du procès, le 22 mai 2004, au tribunal d?Alger, Nadia est condamnée à 15 ans de réclusion criminelle. Entre-temps, l?épouse trompée quitte le domicile conjugal, abandonnant Ali à sa vieille mère.


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