Position - Paris n'utilisera pas son droit de veto pour empêcher l'extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme, selon des diplomates à l'ONU cités par l'agence Reuters. Rien ne semble pouvoir empêcher l'extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme au Sahara, tel que revendiqué depuis longtemps par le Front Polisario. La France, allié traditionnel du Maroc et membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU, ne devrait pas s'opposer à cette résolution portée par les Etats-Unis. «Nous ne pensons pas que la France va bloquer», a affirmé mercredi, un diplomate du «Groupe des amis du Sahara occidental «(USA, Royaume-Uni, France, Espagne, Russie), cité par l'agence Reuters. Un autre diplomate aux Nations unies a confirmé jeudi l'information à Reuters. Mercredi dernier, le quotidien français Le Monde expliquait que la position de Paris était «délicate » et qu'il serait compliqué pour la France de s'opposer à une résolution relative aux droits de l'Homme. La décision américaine semble d'ailleurs avoir pris les Français de court, rapporte Le Monde en citant un diplomate français : «Les Américains n'ont prévenu personne, c'était une mauvaise surprise pour les Marocains.» La résolution doit être votée au Conseil de sécurité de l'ONU le 25 avril du mois en cours. Pour les Sahraouis, le Maroc est «au pied du mur» du fait des appels incessants et du débat engagé sur l'élargissement de la mission de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental. Intervenant hier vendredi, lors d'un déjeuner offert au siège de la présidence sahraouie, en l'honneur des participantes à la Conférence mondiale de soutien à la résistance de la femme sahraouie, le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario a indiqué que les «prochaines semaines s'annoncent déterminantes quant au processus de l'autodétermination du Sahara occidental», du fait, a-t-il expliqué, du «débat profond qui est engagé sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupées» regrettant toutefois les pratiques du gouvernement marocain consistant à s'opposer à cette option (élargissement de la mission de la Minurso). «Il s'agit d'une question de décolonisation et l'ONU ne pourra pas continuer d'aller à l'encontre de ses principes», a-t-il dit, soulignant que l'observation de la situation des droits de l'homme relève de la «mission naturelle» de la Minurso. Pour Mohamed Abdelaziz, les «pratiques propagandistes du Maroc, qui durent depuis 1975 pour tromper l'opinion publique internationale, sont révolues, surtout avec le débat ouvert sur l'élargissement de la mission de la Minurso aux droits de l'homme», qualifiant la période actuelle de «très sensible». Convaincu de la «victoire impérative du Sahara occidental qui demeure la dernière colonie en Afrique», le président Abdelaziz a par ailleurs adressé ses félicitations à l'Union des femmes sahraouies (UFS) et à l'ensemble des invités dont la mission consiste à «sensibiliser les gouvernements de leurs pays respectifs» sur la cause sahraouie.