Malédiction - Longtemps, très longtemps, le virage Randon a été considéré comme un lieu maudit, jusqu'au jour où un jeune ingénieur des ponts et chaussées a élucidé le mystère... Situé à une dizaine de kilomètres de Dréan, sur l'ancienne Route nationale n° 16, le virage de la mort a longtemps défrayé la chronique locale dans toute la région d'Annaba durant les années soixante et soixante-dix. Ce tournant, en apparence insignifiant, à un endroit pourtant dégagé et sans obstacle particulier, s'est distingué par le nombre extraordinairement élevé d'accidents de la circulation survenus dans des conditions si mystérieuses que les gens de la plaine de La Seybouse ont longtemps cru à une malédiction qui s'y serait abattue. Dérapages, collisions et embardées aux conséquences souvent dramatiques ont été le lot des conducteurs de véhicules de toutes sortes sur cet axe routier. Le plus étrange est que tous ces accidents se sont produits soit dans la matinée, entre 10 et 11 heures, soit de nuit, spécialement durant les soirées de pleine lune, comme l'indiquent les rapports de gendarmerie de l'époque. Ces coïncidences d'événements qui ont touché gens de passage et natifs des villes et villages de la partie sud de l'ex-département d'Annaba et le manque de renseignements précis sur les conséquences réelles des sinistres ont grandement contribué à la triste réputation dudit virage. Les accidents qui ont le plus choqué les esprits, sont ceux qui ont endeuillé une famille de Mechroha et une autre de Tébessa dans des circonstances quasi similaires. Les deux sont survenus à 7 ans d'intervalle, mais à la même date et à la même heure, à quelques minutes près. Pour ce qui est du premier accident que l'on trouve enregistré le 15 avril 1960 à 10h 30mn, le véhicule, une Chambord, avait à son bord 5 passagers, dont aucun n'a survécu. Quant au second, survenu le 15 avril de l'année 1967 vers 10 h, il s'agit d'une Renault 4 dont les 5 passagers ont péri. Autre similitude entre les deux accidents, les véhicules se sont encastrés dans un arbre, sur le côté gauche de la chaussée, alors qu'ils étaient censés rouler sur la droite en direction de Berrahal. Dans les deux cas, on a conclu à un dérapage à la sortie du fameux virage, sans cause définie qui puisse susciter une enquête approfondie. (A suivre...)