Réhabilitation - Elles surgissent des hauts d'une montagne rocheuse donnant sur a plaine verdoyante de Taht, à proximité d'un petit village érigé sur les vestiges de Kalâat Beni Salama. Elles ont vu naître sa célèbre ‘Moqadima' ou introduction à l'Histoire universelle. Perdu dans un dédale inextricable et sans points de repère, le visiteur ignore qu'il se trouve dans un site archéologique haut en histoire où le savant s'isolait pour se consacrer à l'écriture pendant quatre ans (1375-1379). Cependant, les grottes d'Ibn Khaldoun souffrent, ces dernières années, de la dégradation due aux différents facteurs atmosphériques. Le plafond de l'une de ses chambres s'est carrément effondré, et des eaux usées provenant du village se sont infiltrées dans le site outre les déchets de toute nature jetés par des visiteurs inconscients. Des associations locales et nombre d'intellectuels de la région ont exprimé leurs inquiétudes face à cette situation désastreuse. Classée patrimoine national en 1968, la Kalâa de Beni Salama n'a pas encore livré tous ses secrets comme pour témoigner encore et toujours d'une civilisation enfouie. «Des pièces de monnaie, de la poterie et autres objets de valeur sont découverts jusqu'à présent par les habitants de la région», a déclaré à l'APS Besadat Naceri, guide touristique et gardien des grottes. Saisissant cette occasion, M. Naceri a lancé un appel en direction des autorités concernées afin qu'elles viennent au secours d'un site en pleine agonie. Le site a grandement besoin d'un relooking extrême, a souligné l'intervenant. Installation de panneaux de signalisation, aménagement de routes, réhabilitation du site et élaboration de dépliants ayant trait à l'histoire de la région sont autant de projets à réaliser impérativement pour contribuer à la sauvegarde de cet endroit historique et archéologique. Relevant de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels, M. Naceri a également exhorté ces mêmes autorités à la réhabilitation du complexe touristique Abderrahmane Ben Khaldoun qui se trouve à proximité. Un SOS est lancé par l'association en charge de la défense et de la protection des sites archéologiques deTiaret pour venir en aide aux grottes d'Ibn Khaldoun qui, à l'instar des autres sites nationaux, sont délaissés par les autorités. En revanche, le directeur de la culture de la wilaya de Tiaret, Abdelhamid Morsli a affirmé qu'un projet de revalorisation intitulé «Etude de revalorisationde Khelouat Ibn Khaldoun» a été initié en 2006, mais n'a pas encore été mis en œuvre «faute de bureau d'étude qualifié». En attendant la relance de projets de réhabilitation, les visiteurs continuent à affluer librement vers le site. Selon le responsable, les visiteurs constituent le plus grand danger qui menace les grottes d'Ibn Khaldoun face au laxisme des autorités.