«Habitée depuis les temps les plus reculés, Tiaret conserve des gravures rupestres, des objets de la nécropole mégalithique, des monuments funéraires d'anciennes civilisations dont les «Djeddars», datant de 8000 ans avant notre ère. Vers l'année 144/761, Abderahmane Ibn-Rostom, un chef religieux, l'a choisie pour bâtir sa capitale», lit-on en propos préliminaires d'un guide touristique. Ses atouts restent indéniables et pour nombre de ses sites archéologiques encore en friche. C'est certainement pour booster le secteur du tourisme dans cette région des Hauts Plateaux de l'ouest que Smail Mimoune, ministre, s'est rendu dans l'ex-capitale des Rostémides, celle qui a vu le fondateur de l'Etat algérien moderne, l'émir Abdelkader Ibn Mohiédine bâtir lui aussi sa capitale (1835/1841). Des repères historiques, géographiques, anthropologiques et archéologiques denses qui méritaient une halte nécessaire à la compréhension de cet environnement et ses perspectives à développer à l'aune d'un schéma national que le ministère du Tourisme et de l'Artisanat voudrait voir se concrétiser sur le terrain. L'espace d'une visite marathon, le membre du gouvernement s'est enquis de l'état des projets d'investissements publics et privés dans le domaine hôtelier, visité les thermes de Serghine et s'est vu exposer la zone d'expansion touristique. S'agissant de l'artisanat a longuement discuté avec les principaux artisans de leurs préoccupations et des perspectives qui s'offraient à l'orée des maisons des arts et des métiers qui permettent d'exposer les produits du terroir. Au total, le ministre s'est attardé sur sept projets et fiches techniques depuis la ZET de Hammam Serghine à celle de Taoughazout à Frenda en passant par la visite de l'hôtel Tagdempt au centre-ville de Tiaret. A Taoughazout, au pied de la «Kalaat Béni Salama» le ministre a fait une halte à la grotte où le célèbre Abderahmane Ibn-Khaldoun, fuyant les complots qui se tramaient contre lui à Tlemcen, a écrit son chef d'œuvre en 1875 ses prolégomènes ou la «Mokadima» ainsi que l'histoire des Berbères et «Kitab El Ibar». Evoquer le tourisme à Tiaret c'est parler de «Aïn Sbiba», de Tagdempt, du royaume des Djeddars, des sites préhistoriques qui constituent aujourd'hui des sites touristiques à haute valeur scientifique et archéologique rehaussés par la présence de gravures rupestres, les fragments de poterie punique et pièces de monnaie à l'effigie de princes berbères dont la souveraineté s'étendait de l'ouest jusqu'à la Moulouya ainsi que les ruines de Souamah près de Mechraa-sfa (ex-Prévost-Paradol) témoignent de la présence dans la région de ces civilisations amazighes et phéniciennes qui entretenaient des relations commerciales intenses. Tingartia, Tahert ou Tiaret, tous ces noms sont chargés d'histoires millénaires.Au-delà du constat et de ses atouts indéniables, il y a l'aspect lié à la formation. M.Smail Mimoune a successivement visité les centres de formation professionnelle de Ksar-Chellala, spécialisé dans la confection de tapis et celui, tout nouveau, spécialisé dans l'enseignement et la formation en tourisme et de l'artisanat. Le ministre, dans une déclaration de presse, a rappelé les grandes lignes tracées par son département pour valoir «la reconstitution de la destination Algérie», «revoir le système de formation». Il ajoute qu'«il existe un programme national pour la promotion du tourisme». Les wilayas auront à «déterminer les sites, à les répertorier et à faire des propositions de sites». À Tiaret, la mise en application du plan bute à un aspect lié à l'infructuosité de l'offre par deux fois. Il faudrait, dira-t-il, dans ce cas, «passer à l'étape supérieure en respectant la réglementation».