Préoccupation - Avec le Conseil national des arts et des lettres, le débat relatif au statut de l'artiste occupe de nouveau le devant de la scène en vue d'aboutir à du concret, à savoir les prérogatives de la corporation artistique nationale. Le plus urgent est d'offrir aux artistes algériens une couverture sociale. Car aujourd'hui encore ils sont toujours livrés à eux-mêmes. En effet, l'adhésion des artistes à la CNAS leur permettra d'avoir des cartes, pour des prises en charge en cas de maladie, bénéficier du régime de retraite et garantir le capital décès pour leur famille. Tout cela est nécessaire, voire obligatoire, pour les artistes. Cela les met en confiance et leur permet de travailler en toute sérénité. Mais la question qui se pose est : la couverture sociale des artistes – ce droit attendu et réclamé depuis des années et n'ayant pas encore vu le jour pour des raisons bureaucratiques – sera-t-elle vraiment assurée ou bien ce sont encore des promesses qui resteront sans suite ? Il y a quelques mois, rappelons-le, le directeur de l'Office national des droits d'auteurs et voisins, (ONDA), Sami Bencheikh, a déclaré que les artistes auront bientôt gain de cause. Il a affirmé qu'un dispositif permettant leur prise en charge «sera prochainement promulgué». Ce dispositif réglementaire est décidé sur insistance de la ministre de la Culture de concert avec le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale afin d'«élargir la protection sociale des artistes. Ce dispositif va régir le régime général des relations de travail, liant l'artiste à son employeur. Ainsi, les emplois intérimaires liés par un contrat de travail, seront désormais déclarés à la protection sociale. Autrement dit, ce dispositif va répondre aux attentes des artistes et soulager leurs préoccupations. Parce que cela fait des années que les artistes revendiquent pareille réglementation. Cela fait des années qu'ils réclament une couverture sociale. Ce dispositif va donc permettre de déclarer tout emploi et toute prestation subordonnée à l'emploi et faire obligation de la signature d'un contrat. D'où la question : les autorités concernées ont-elles enfin pris conscience de l'importance de la question ? Ce geste – celui de la création de ce dispositif – semble bien montrer l'attention de l'Etat accordée aux artistes. - Le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a annoncé, en avril dernier, à l'occasion de la tenue du premier Salon de créativité sur l'esplanade de Riadh El-Feth à (Alger), que son gouvernement ne va pas tarder à examiner un projet de loi organisant la retraite des artistes. Cette mesure vise, selon le Premier ministre, à «encourager la créativité des artistes». Car, pour lui, «la créativité existe en Algérie», d'où d'ailleurs la nécessité de mettre en place un environnement pleinement favorable à l'épanouissement des artistes et ce, à travers la concrétisation de leur statut. Il faut rappeler, par ailleurs, que le projet de loi relatif à la couverture sociale des artistes a été soumis, il y a quelques semaines, au gouvernement. C'est d'ailleurs le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, qui l'a fait savoir le 9 mai dernier. Ce projet est débattu par un groupe de travail mixte composé de représentants des secteurs de la culture et de la sécurité sociale. Ce groupe planche sur la question de manière à élaborer un projet de textes donnant aux artistes le droit de bénéficier de tous les avantages prévus par le système de couverture sociale y compris la retraite. Bonne nouvelle alors pour les artistes. Les choses semblent être sur la bonne voie, espérons seulement que l'application ne tardera pas.