Danger - Echafaudages, objets hétéroclites, matériaux de construction, gravats, coups de marteau, les artères principales d'Alger centre sont transformées en véritables chantiers où les normes de prévention et de sécurité sont foulées aux pieds. Les immeubles et locaux commerciaux longeant les principales artères et rues de la capitale subissent actuellement une grande opération de ravalement. Les travaux d'aménagement des devantures et terrasses sont ordonnés par les services de la commune d'Alger- centre qui ont soumis les commerçants à un nouveau cahier des charges. Et tant mieux ! Si les autorités locales ont pris conscience de la nécessité de réhabiliter et harmoniser les façades et terrasses de la capitale, qui – il est vrai –présentent un véritable gâchis sans harmonie ni esthétique, il n'en demeure pas moins que ces travaux causent des désagréments et présentent de véritables dangers et pour les riverains et pour les passagers qui empruntent ces artères. C'est le cas de la rue Didouche-Mourad, déjà «perturbée» par des travaux d'électricité sur les trottoirs restés béants, aux risques et périls des passants. Les usagers de cette artère très fréquentée et commerçante, ont certainement constaté ces travaux d'aménagement des devantures des locaux commerciaux. Non sans encombrement, ces chantiers entamés simultanément rendent la circulation piétonnière et automobile difficile, voire dangereuse, au mépris des normes de prévention et de sécurité. L'installation des échafaudages sur des artères principales, grouillant de monde, comme Ben M'hidi ou Didouche-Mourad, constitue en soi un danger. «La chute d'un morceau de balcon en béton que des maçons ont fait tomber, a failli m'écraser la tête», témoigne, indignée, une jeune dame que nous avons accostée au moment de «l'accident». Cela s'est produit à la rue Didouche, en face de l'agence Nedjma. Le comble, c'est qu'aucun panneau n'indique qu'un chantier est sur place. Pis, aucun périmètre de sécurité n'est délimité pour que les usagers prêtent leur attention. Cette dame dit avoir frôlé la mort et ne pas rejoindre ses enfants à la maison à cause de la négligence des responsables et entrepreneurs. «Les passants courent un danger de mort. Les responsables sont interpellés. Comme vous le constatez, les tenanciers des cafétérias et salons de thé n'ont pas jugé utile de fermer le temps d'achever les travaux. A notre avis, ces commerces doivent être fermés par décision des services concernés jusqu'à achèvement total des travaux. Dites-leur, vous les journalistes, qu'il y a danger et qu'il faut prendre des mesures adéquates pour améliorer la sécurité des passagers et des riverains», nous disent d'autres citoyens venus s'enquérir des conséquences causées par la chute d'un morceau de balcon. A notre passage à la rue Didouche-Mourad, cette artère offre une image des plus hideuses. En effet, cette rue est transformée en véritable chantier. Des gravats posés à même le trottoir, détritus jetés pêle-mêle, échafaudages suspendus au-dessus des têtes des piétons et des automobilistes. En un mot, le risque est omniprésent. Les dangers sont tels que «des altercations parfois musclées éclatent entre piétons et manœuvres inconscients», témoigne un riverain. Abdelhakim Bettache (P/APC d'Alger-centre) «Je vais de ce pas intervenir» «Je vais de ce pas intervenir pour que les entreprises en charge des travaux de réhabilitation des façades et de réfection des trottoirs mettent en place des périmètres de sécurité. Les récalcitrants, menace Abdelhakim Bettache, P/APC d'Alger-Centre, risquent de lourdes sanctions, allant jusqu'à la résiliation du marché. Je ne badine pas avec la sécurité et la vie des citoyens.» Le maire a fait savoir, en outre, qu'il a même signé les premières mises en demeure pour la réhabilitation des devantures des magasins et aménagement des terrasses, mais aussi, je vais mettre en demeure les entreprises qui ne respectent pas les mesures de sécurité. «Nous appliquerons la décision de fermeture si les règles ne sont pas respectées», a-t-il averti. La démarche de Bettache pour qui la réorganisation des activités commerciales est l'une des priorités, s'inscrit, par ailleurs, en droite ligne de la réflexion des pouvoirs publics de réhabiliter la notion du service public et le service minimum. C'est une opération de réhabilitation qui a été donc lancée dans les grandes rues d'Alger-Centre, notamment Didouche-Mourad et Larbi-Ben M'hidi. Mieux encore, un projet de loi fixant les conditions d'exercice des activités commerciales a été adopté en mai dernier par les membres de l'Assemblée populaire nationale. Cette loi vise essentiellement à réglementer le service minimum et les permanences durant les jours fériés et les fêtes religieuses, prévoit des amendes à l'encontre des commerçants contrevenants.