Objectifs - Textile, agriculture, artisanat, industrie légère et autres sont autant de secteurs broyés par différents plans, loin d'avoir brillé par leurs résultats, que les pouvoirs publics veulent réhabiliter. «On va essayer de recouvrer la base industrielle qu'on avait auparavant» pour parvenir à créer davantage d'emplois et à accélérer le rythme de la croissance économique. La couleur est ainsi anoncée et c'est le Premier ministre qui l'a dit, hier samedi à Alger, dans une intervention. A ce titre, Abdelmalek Sellal, note qu'«il y a des usines fermées depuis des années» dans divers secteurs d'activité». L'industrie du cuir sera citée à titre d'exemple dans son intervention. Et à travers cet exemple, c'est la nécessité de recouvrement de «la base industrielle de l'Algérie» que le ministre a tenu à mettre en exergue. «Nous avons inscrit notre action dans le sens de la reprise de cette structure industrielle pour sortir du dialogue de sourds sur le rôle des hydrocarbures» dans le développement socio-économique du pays, a tenu à faire valoir M. Sellal, lors d'une réunion du bureau du Conseil national économique et social (Cnes) consacrée à la préparation du Forum économique et social du Cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie prévu à partir de mardi prochain. «Le pays a besoin de revenir à ses fondamentaux», dira-t-il, tout en rappelant que le travail du gouvernement s'inscrit dans la perspective «d'aboutir à la croissance» qu'il qualifie de problème «qu'on n'arrive pas à régler malgré des frémissements». Tout en appelant à la récupération de la base industrielle de l'Algérie, le Premier ministre a insisté dans son allocution sur la nécessité «de redonner à la valeur du travail toute son essence». Il a alors demandé au Cnes «de réfléchir à la meilleure démarche possible pour accompagner ceux qui sont chargés de mettre en œuvre cette politique de développement de l'économie de la croissance». «La croissance est faible» et «c'est inadmissible qu'elle tourne autour de 4,5% alors qu'on peut aller plus loin», a regretté le Premier ministre. Il cite les nouvelles technologies de l'information et de la communication comme l'un des axes sur lesquels cette croissance peut être bâtie. Pour autant, il a relevé que les hydrocarbures restent un des leviers de l'économie nationale, en annonçant une nouvelle découverte de gaz de schiste. «Il y a longtemps que j'entends parler d'économie hors hydrocarbures», mais «j'ai inscrit l'action du gouvernement sur une base pragmatique pour régler le problème de l'emploi, a souligné M. Sellal qui considère «qu'il y a des moments où nous devons réfléchir ensemble pour faire mieux dans le domaine économique et social». Dès lors, et parmi les moyens de parvenir à cet objectif, le Premier ministre cite la libération de l'acte d'investir «qui ne doit pas être un acte bureaucratique» comme il fait aussi référence à la nécessité «de faire confiance aux cadres» et de réhabiliter «la valeur du travail». Règle 49-51 : vers un changement ? A propos de la règle 49-51%, relative à l'investissement étranger en Algérie, le Premier ministre a déclaré que sa révision «n'est pas d'actualité» même s'il n'écarte pas une telle possibilité à l'avenir en disant que cette démarche fait partie «d'un dossier plus général». Ce n'est pas en changeant cette règle «qu'on aura forcément la croissance même si cela est possible», a-t-il dit, ajoutant qu'il y a «une reprise des investissements» en termes de partenariat. Dans ce contexte, le Premier ministre appelle à une amélioration du climat des affaires et à la poursuite de la lutte contre la bureaucratie, en plaidant pour «des initiatives volontaristes» dans ces domaines. Pour lui, «il y a nécessité pour que ces différentes politiques parviennent rapidement à des résultats» et ce, au moment où «le pays est regardé par tout le monde».