Version - Les ruptures de stock affectent de temps à autre les hôpitaux qui, très souvent, «ne respectent pas les délais d'approvisionnement». C'est ce qu'a indiqué, hier, le P-DG de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), le Dr Chérif Delih. Selon l'analyse faite par ce responsable, qui était l'invité du quotidien DK News à Alger, les pénuries en médicaments sont dues essentiellement au non-respect des délais de passation des commandes par les hôpitaux, mais aussi, très souvent, au manque de budget des établissements hospitaliers. M. Delih appelle ces derniers à établir des prévisions et à respecter les délais d'approvisionnement pour éviter toute rupture. Il appelle de même les entreprises pharmaceutiques à définir les besoins en matière d'achat de produits pharmaceutiques pour répondre à la demande nationale. Pour lui, il y a deux sources d'approvisionnement assurées par le biais de la production nationale et /ou par l'importation des médicaments. La production locale est composée de deux catégories dont la première relative aux 250 produits pharmaceutiques interdits à l'importation. «Les opérateurs pharmaceutiques locaux se sont engagés avec les pouvoirs publics à les fabriquer à 100 %, ce qui n'est pas respecté dans la réalité». Certains produits interdits à l'importation ne sont pas disponibles sur le marché, a-t-il déploré. La PCH doit passer par le ministère de la Santé pour avoir une dérogation pour les importer de l'étranger. Ces opérateurs doivent honorer leur engagement pour rendre le médicament disponible sur le marché. Même cas pour le reste des médicaments qui ne sont pas produits à 100 %, d'où le recours également à l'importation. Pour faire face à cette problématique, l'orateur explique que la PCH a pris un certain nombre de dispositions dont la première consiste à faire passer des commandes de gré à gré entre la PCH et les hôpitaux permettant un recouvrement de leurs créances dans les meilleurs délais. La deuxième disposition consiste en un recouvrement anticipé à 50 % de l'enveloppe des médicaments pour le compte de la PCH afin de sécuriser l'approvisionnement en médicaments. Le DG de la PCH a affirmé en outre que les capacités de production pharmaceutique nationale ont atteint les 650 millions d'unités. Pourtant les besoins nationaux ne dépassent pas 400 millions d'unités, précisant que 84 % des produits importés pourraient être fabriqués en Algérie. L'enveloppe du médicament de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) est estimée à cinquante milliards de dinars pour l'exercice 2012 dont la plus grande partie a été consacrée aux produits d'oncologie médicale, a précisé M. Delih. Les médicaments anticancéreux ont coûté à la PCH quelque 35 milliards de dinars contre 8 milliards de dinars en 2009, soit 25 % des besoins pour cette maladie. Le coût réel du cancer oscille entre 35 et 40 milliards de dinars. Il n'y a pas de médicaments contrefaits en Algérie, tout produit fait l'objet de contrôle certifié par une attestation de conformité, a-t-il rassuré. Enfin, en réponse à la question d'InfoSoir sur la disponibilité des médicaments, ce responsable a néanmoins assuré que «le problème de disponibilité des médicaments dans les hôpitaux s'est nettement amélioré en Algérie, à l'exception de certains produits anticancéreux».