Contribution - Dans cet entretien à InfoSoir, Abdenour Belkheir décrit avec des mots simples et évocateurs son dernier livre. Un ouvrage qui a nécessité un peu plus de cinq années de travail, de patience et de passion pour le réaliser. Infosoir : Après le livre Le Mouloudia Club Algérois, cette légende vivante, vous voilà avec un nouvel ouvrage qui en dit long sur votre passion pour le football et l'écriture avec un fil conducteur : les portraits et les entretiens. Pouvez-vous nous parler de cet ouvrage ? Abdenour Belkheir : Pour ce livre que j'ai écrit et pour lequel j'ai mis beaucoup de cœur à l'ouvrage d'autant qu'il m'a pris beaucoup de temps (cinq années de travail par haltes successives forcées), je voulais, comme réel devoir de mémoire, un élément structurant de l'identité même de notre football. Effluves de nostalgie, qui est placé sous le signe du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, est à mon humble avis, un réel moyen qui bannit l'indifférence et la triste culture de l'oubli, hélas toujours bien ancrées dans l'esprit de l'Algérie. En comptant les nombreuses haltes, dues à beaucoup d'impondérables, j'ai dû mettre près de cinq années pour concocter de manière définitive le produit. Un retard qui a finalement porté ses fruits et même dépassé la portée attendue. Vous avez opté pour la difficulté en choisissant 100 portraits et entretiens et pas d'autres, est-ce un coup de cœur ou un choix délibéré ? J'ai choisi les 100 personnalités en question, parmi elles deux anciens arbitres, le regretté Mohamed Khelifi et Mohamed Hansal, deux présidents en l'occurrence Abdelkader Drif et Mohamed Djouad et deux journalistes sportifs Mohamed Sellah et Benyoucef Ouadia. Sans favoritisme aucun, et selon la disponibilité où le refus des uns et des autres. Une chose est sûre, les 100 personnalités ont à mes yeux plus qu'un statut, puisqu'elles ont une réelle stature à l'image des Smaïl Khabatou, Mohamed Maouche, Abdelkader Zerga, Mohamed Nassou, Mustapha Seridi, Saïd Ouchen, Abdelhamid Salhi, Rabah Madjer, Salah Assad, Djamel Keddou, Miloud Iboud etc. Toutes les personnes contactées avec lesquelles j'ai toujours eu des relations d'amitié et de sincérité, m'ont grandement facilité la tâche et accepté volontiers le jeu des questions-réponses. Elles m'ont ouvert leur cœur et ont parlé de manière spontanée et instinctive, sans retenue, ni contrainte. Je les remercie à travers votre publication. Vous avez ratissé bien large, à travers ce livre, mais avez-vous d'autres projets à l'avenir puisque vous êtes apparemment insatiable ? L'écriture reste pour moi, tout comme l'entraînement, une passion qui me dévore mais qui, aussi paradoxal que cela puisse paraître, me permet de meubler harmonieusement mon temps et d'être en contact permanent avec le monde sportif. Ecrire reste pour moi un réel moyen d'exister. Pour preuve, sachez que j'ai encore deux livres sur le football en chantier. L'un deux, fort intéressant lui aussi paraîtra prochainement. En général, en Algérie la bibliothèque sportive est vraiment maigre, qu'en pensez-vous et que faut-il faire pour encourager l'écriture ? Il faut être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître que la littérature sportive en Algérie est très, très maigre devant le très peu d'archives. Je suis contraint de me baser essentiellement sur l'oralité, qui a l'avantage de me fournir des données assez fiables. Etes-vous nostalgique du passé, surtout dans le domaine sportif et footballistique en particulier ? Je le suis et pleinement, d'autant que j'ai été bercé dans une grande famille sportive. Un amour et une passion absorbante que j'ai sans le vouloir inoculé à mes enfants, tous trois footballeurs. Aussi, évoquer pour moi le passé sportif, moi qui suis né à la Casbah d'Alger en 1951, c'est me rappeler des valeurs de jadis, celles basées essentiellement pour l'esprit du partage, de la solidarité, du respect du fairplay, de l'adversaire. Ces qualités là étaient pour les anciens sacrées et une réelle habitude consciente. Comment fait Abdenour pour joindre les deux bouts avec toutes les activités qu'il a ? A 62 ans, le sport et le football que je pratique encore avec les équipes que j'entraîne bénévolement, celle de la sélection nationale des journalistes sportifs et celle des ministres, ainsi que l'écriture constituent pour moi ma raison d'être, mon oxygène. Malgré un agenda particulièrement imposant, j'arrive à m'organiser en veillant notamment à une stricte hygiène de vie. Le sport et l'écriture sans contrainte aucune, sont pour moi et à mon âge une réelle source de plaisir et de bien être. Pourvu que ça dure Inch'Allah.