Un courrier du Pentagone, obtenu par le magazine américain Time, révèle que le vice-président Dick Cheney serait directement lié à l'attribution d'un énorme contrat en Irak au groupe de services pétroliers et de logistique Halliburton, dont il a été le P-DG jusqu'en 2000. Cet e-mail, daté du 5 mars 2003, envoyé par un responsable du corps d'ingénieurs de l'armée, indique qu'un haut responsable du Pentagone, Douglas Feith, a piloté ce contrat de remise en état des infrastructures pétrolières, selon l'hebdomadaire paru, aujourd?hui, lundi. M. Feith a approuvé ce contrat de plusieurs milliards de dollars «sous réserve MB (Maison-Blanche) demain. N'attendons aucun problème puisque action a été coordonnée avec le bureau du VP (vice-président)», dit ce courriel rédigé en style télégraphique. Selon le magazine, Halliburton s'est vu attribuer le contrat trois jours plus tard, sans appel d'offres. Le porte-parole de M. Cheney, Kevin Kellems, a déclaré au Time qu'il n'avait «joué aucun rôle dans des décisions gouvernementales sur des contrats concernant Halliburton» depuis qu'il était vice-président. Selon un porte-parole du Pentagone, le courriel signifie simplement que «prévoyant une éventuelle polémique sur l'attribution d'un contrat par une seule source à Halliburton, on voulait prévenir le bureau du vice-président». Les responsables du Pentagone, Donald Rumsfeld et son adjoint Paul Wolfowitz, ainsi que M. Cheney forment le noyau dur des «faucons» de l?Administration Bush favorables à la guerre en Irak. En 2003, les contrats de reconstruction en Irak ont représenté pour Halliburton des revenus de 3,6 milliards de dollars et 85 millions de dollars de bénéfice d'exploitation.