Un rapport d'un organisme dépendant de l'Onu estime que les Etats-Unis pourraient avoir à rembourser à l'Irak jusqu'à 208 millions de dollars, en compensation de surfacturations du groupe américain de services pétroliers Halliburton, selon le New York Times d'hier. Le rapport cité par le New York Times a été rédigé par le comité de contrôle du Fonds de développement pour l'Irak, sur la base de rapports du Pentagone, du gouvernement américain et de sociétés d'audit. Il concerne la filiale d'Halliburton Kellog Brown and Root, qui au total a engrangé plus de 10 milliards de dollars pour ses activités en Irak. Le rapport cité par le New York Times, qui n'est que consultatif, ne chiffre pas le montant exact que devrait rembourser le gouvernement américain, dans l'attente d'une analyse plus détaillée du dossier. Mais le total des prestations litigieuses (surfacturations ou prestations insuffisantes), réglées grâce aux ventes de pétrole irakien, atteint 208 millions de dollars. Lorsque le montant exact des sommes non justifiées aura été déterminé, elles devront « être remboursées rapidement », selon le rapport du comité de contrôle cité par le New York Times. Interrogé par le quotidien, Halliburton s'est défendu en expliquant que les audits militaires américains, qui ont alimenté le rapport du comité de surveillance, critiquaient la qualité des documents fournis pour justifier les prestations et non celles des prestations elles-mêmes. « Par conséquent, il serait totalement faux de dire ou de sous-entendre » qu'il y ait eu une quelconque « surfacturation », a déclaré une porte-parole d'Halliburton, Cathy Mann. Halliburton était dirigé par l'actuel vice-président américain Richard Cheney avant que celui-ci ne rejoigne l'équipe du candidat Bush pour les présidentielles de 2000. Le groupe a déjà été accusé par l'opposition démocrate américaine d'avoir bénéficié d'un traitement de faveur dans l'octroi de contrats