Critères - Les baudets doivent répondre à des critères spécifiques. L'âge d'un âne, utilisé pour la collecte des ordures ménagères à La Casbah, ne doit pas dépasser les huit ans et être inférieur à quatre ans et son poids ne doit pas excéder les 100 kg, Le ramassage des ordures à dos d'âne, à La Casbah, remonte à l'époque ottomane, l'architecture de cette cité antique ne se prêtant pas à un autre mode de ramassage. L'utilisation des ânes pour la collecte des ordures dans cette cité rustique tient une place à part dans cette commune. Vu ses ruelles très étroites, on recourt, depuis des années, aux baudets pour la collecte d'ordures, les autres engins ne pouvant pénétrer dans les ruelles de ce quartier mythique de la capitale. Dans ce cadre, les baudets doivent répondre à des critères spécifiques. L'âge d'un âne, utilisé pour la collecte des ordures ménagères, ne doit pas dépasser les huit ans maximum et être inférieur à quatre ans. Son poids ne doit pas dépasser les 100 kg, et sa taille supérieure à 1,15 m. Et le plus important, c'est qu'il doit être habitué au climat d'Alger et être en bonne santé. Ce sont là les principaux critères des baudets utilisés pour le ramassage des ordures dans les quartiers difficiles d'accès pour les camions de Netcom. Ces animaux aident les éboueurs de cette société publique, dans leurs pénibles tâches quotidiennes, pour maintenir propres les rues de La Casbah. Il n'y a pas d'autre alternative. L'âne restera, pour longtemps encore, à la fois le maître et l'indispensable serviteur de La Casbah d'Alger. Comme cela se fait depuis, au moins, le début de la colonisation turque en 1515. L'âne représente le seul et unique moyen permettant la collecte et le transport des ordures ménagères et autres détritus hors de la cité. Les colons français ont reconduit, pendant plus de 130 ans, la même technique. C'est aussi cette même méthode qui est utilisée depuis l'indépendance en 1962. Chaque matin, la «cavalerie» d'ânes se lance à l'assaut des ordures du quartier qui abrite, au bas mot, quelque 70 000 âmes. Cette opération mobilise, chaque jour, une quarantaine de baudets. Elle dure une bonne partie de la nuit et de la journée. Les bêtes, conduites par des agents de l'entreprise Netcom, sillonnent les innombrables ruelles étroites, escarpées et traversées par des centaines d'escaliers pour transporter vers un endroit appelé «la fosse»– situé en haut de La Casbah – des milliers de tonnes d'ordures. Les déchets sont ensuite déplacés par des camions vers les décharges publiques situées hors d'Alger. «La quantité de déchets ménagers augmente durant le mois sacré de ramadan. Les poubelles et les terrains vagues sont remplis quotidiennement de déchets ménagers. En effet, en ce mois sacré, les Algériens sont pris d'une véritable frénésie d'achats. Ils achètent et consomment beaucoup plus que pendant les onze autres mois de l'année», constate un vieil homme, natif du quartier de Zoudj Aâyoune. «Ce n'est pas encore le ramadan et regardez ce gaspillage.» Notre interlocuteur pointe son index sur un sachet noir éventré, laissant échapper une grande quantité de morceaux de pain, des restes de nourriture et des légumes avariés. «Sans ces inoffensives bêtes, La Casbah d'Alger serait ensevelie, depuis très longtemps déjà, sous les ordures et autres détritus», relève-t-il. Pour lui, La Casbah ne connaîtra jamais de propreté en raison de l'indiscipline, du laisser-aller et du manque de civisme de ses habitants. Ces derniers déversent leurs ordures n'importe où, multipliant, par ricochet, le nombre des décharges sauvages et en créant même sur les gravats des bâtisses effondrées. «Les agents de l'entreprise de ramassage des ordures sont dépassés. Ils ne peuvent rien faire. Car l'assainissement et la salubrité de ce vieux quartier passent, inévitablement, par la participation de ses habitants. Malheureusement, ce n'est pas le cas actuellement», souligne-t-il.