Constat - Nombreux sont les enfants scolarisés qui se sont investis dans des activités lucratives, en cette période de vacances, en plein mois de jeûne, pour faire face aux multiples dépenses de l'Aïd et de la rentrée scolaire. Ainsi, des écoliers, des collégiens et même des universitaires se mettent au travail de jour comme de nuit durant tout ce mois pour aider leur famille. Leur nombre se multiplie et les exemples ne manquent pas. Et le motif est le même : gagner de l'argent pour subvenir aux besoins de la famille face à la cherté de la vie. Ces petits commerçants sont dans certains quartiers populaires à Bab El-Oued, El-Kettani, rue Larbi Ben M'hidi... et bien d'autres endroits à forte affluence. Des jeunes et moins jeunes dont certains sont âgés d'à peine 8 ans, se responsabilisent déjà, se retrouvant obligés de travailler comme leurs parents. «Je travaille uniquement durant le mois de ramadan pour m'acheter des vêtements de marque pour l'Aïd», nous dit un adolescent qui vend des diouls à l'extérieur du marché Réda-Houhou (ex-Clauzel). Le souterrain de l'ex-Crampel à Belouizdad est investi par de jeunes adolescents qui exposent certains produits alimentaires, exceptionnellement ceux très prisés durant ce mois de carême. A quelques encablures du marché couvert de Birkhadem (face à la passerelle) des jeunes vendent des diouls, du flan, du pain, de la galette, de la coriandre, du persil, du citron, des amandes, de la semoule, du couscous, des abricots secs, et même des jouets et vêtements pour hommes et femmes. D'autres occupent les trottoirs et essayent à tout prix de convaincre les passants que leurs produits sont de qualité. A la sortie des marchés Réda-Houhou, Ferhat-Boussaâd et Birkhadem certains enfants achètent du pain amélioré chez les boulangers pour le revendre 10 DA plus cher. A Bab El-Oued, d'autres vendent, durant la soirée, du thé, du kalbelouz, des qtaïfs... Enfin aucun endroit n'échappe à ce phénomène. A Bab-Ezzouar, comme à Blida et Tipasa, cette activité juvénile a déjà fait tache d'huile. Bien entendu, ces enfants s'organisent pour gagner plus et rentabiliser leurs journées. Ils commencent généralement vers 10 heures où la demande augmente pour terminer vers 18 heures. «Cinq heures de travail me permettent de gagner au moins 1 000 DA par jour», témoigne Ali, un petit commerçant à la rue Réda-Houhou. Dans la même rue, nous avons rencontré, sous un grand parasol, deux jeunes sœurs universitaires qui habitent dans les environs et qui ont déjà installé des diouls et de la galette préparés par leur mère. «Nous devons aider notre père qui ne gagne pas beaucoup dans la société de nettoyage Netcom». «Le ramadan, l'Aïd, la rentrée scolaire..., il faut bien faire ses calculs pour y faire face (...). Et puis nous sommes une famille nombreuse et nous devons contribuer aux achats de ce mois», disent-elles.