Le roi du Maroc Mohammed VI a décidé de retirer la grâce accordée au pédophile espagnol multirécidiviste dont la récente libération a entraîné de vives protestations dans le royaume, a annoncé hier soir le Palais royal dans une ultime tentative de rattraper la faute du roi. Le souverain «a décidé de procéder au retrait de la grâce précédemment accordée au dénommé Daniel Galvan Fina», indique le texte publié par l'agence officielle MAP, évoquant une décision «à caractère exceptionnel». Alors que selon plusieurs médias l'ancien détenu a déjà quitté le Maroc, il est précisé que le ministère de la Justice devra étudier avec Madrid «les suites à donner au retrait de cette grâce». Ce sera donc le feuilleton de l'été : la grâce accordée au pédophile espagnol par Sa Majesté le roi Mohammed VI a déclenché un véritable cafouillage et une grande panique au palais royal, suite à l'immense vague de protestation et d'écœurement soulevé par la décision du roi. Répondant aux désiderata de son «collègue» le roi Juan Carlos, venu lui rendre visite début juillet, Mohammed VI ordonne l'élargissement d'un pédophile qui a violé au moins 11 enfants marocains et qui avait été condamné à 30 ans de prison ; le «libéré» boucle son baluchon et regagne l'Espagne vite fait. La rue marocaine gronde, elle ne comprend pas. Elle s'inquiète du peu de cas que fait le roi du sort de ses jeunes, très jeunes sujets. Le roi affirme, la main sur le cœur, qu'il ignorait tout du dossier, donc de la liste des crimes crapuleux commis par l'Espagnol. En guise de bonne foi, il ordonne même l'ouverture d'un enquête. Il promet de poursuivre ceux qui lui ont présenté le dossier ; la rue ne décolère pas. A Madrid des politiques prennent le relais de la contestation. Ils demandent des précisions sur la manière dont cette grâce a été obtenue. L'opposition socialiste a dénoncé un fait d'une extrême gravité et demandé des comptes au gouvernement ainsi qu'une «explication immédiate». La vice-présidente du Parti socialiste espagnol, Elena Valenciano, allait poser ce lundi une question orale devant le Congrès des députés pour obtenir du ministre des Affaires étrangères, Jose Manuel Garcia-Margallo,une «explication urgente» concernant cette décision qui a créé «un énorme émoi et une indignation dans un pays voisin et également en Espagne». Alors cette histoire de grâce : à quand la suite ? Le violeur d'enfants retournera-t-il un jour prochain dans les geôles du roi pour expier ses crimes ? Une affaire à suivre.