Rendez-vous - Le coup d'envoi a été donné hier au Festival national du théâtre amateur de Mostaganem (FNTA). Cette 46e édition verra la participation de douze troupes issues de huit régions du pays, toutes en compétition pour le premier prix, appelé «le grand prix Si Djilali», du nom du fondateur du festival. La cérémonie d'ouverture de ce rendez-vous annuel dédié à l'art des planches a été animée par la fanfare de la Protection civile et la troupe de la coopérative du théâtre de Laghouat, suivie d'une performance mêlant théâtre, danses folkloriques et chorégraphie hip-hop. Le spectacle intitulé Sariî el djanoub et signé Haroun El-Kilani met en scène l'histoire de jeunes Algériens du Sud en partance pour le nord du pays et qui déclament des poèmes patriotiques durant leur périple. Par ailleurs, aux troupes positionnées dans le «In», le festival verra également, dans la catégorie «Off» (hors compétition), la participation de cinq autres troupes des régions sud du pays (El-Bayadh, Tamanrasset, Adrar, Touggourt et Ouargla). Pour la 46e année consécutive, le rideau est donc levé sur le théâtre amateur. Outre des ateliers de formation initiés en vue d'encadrer des jeunes passionnés de théâtre, le festival prévoit trois conférences sur le théâtre traditionnel «El-halka» et de son utilisation dans l'histoire du théâtre algérien. Le programme comprend également d'autres activités qui s'articuleront autour de pièces pour enfants. A cela s'ajoute une kheïma où seront donnés des récitals poétiques. La ville de Mostaganem est devenu, au fil des décennies, une plaque tournante de l'art des planches en Algérie et ce, grâce à son festival qui, depuis 1967, date de sa création par Si Djillali Abdelhalim, ne cesse de former de nouvelles figures du théâtre algérien et de le façonner, en l'enrichissant d'expériences nouvelles. Le festival devient alors une école. D'ailleurs, de nombreux comédiens et comédiennes évoluant maintenant dans le théâtre professionnel sont sortis du Festival amateur de Mostaganem, un festival désormais à rayonnement international. C'est pour dire que le festival est plus qu'un événement, une manifestation, un lieu de rencontre et d'échange, mais aussi un endroit et un moment où les amateurs du théâtre auront l'occasion d'aiguiser et d'approfondir et de compléter leurs connaissances en matière de pratique et de création théâtrale. Ainsi, le Festival national du théâtre amateur de Mostaganem – il a été calqué sur le modèle du festival français d'Avignon, fondé 20 ans plus tôt – peut se vanter d'être le premier festival de l'Algérie indépendante et du monde arabe en général. Grâce à ce festival, Mostaganem est devenue une ville de théâtre et le théâtre à Mostaganem est présent jusque dans le paysage urbain, où la figure emblématique d'Abderrahmane Kaki (1934-1995), sans doute l'un des plus importants dramaturges qu'ait connus l'Algérie, est souvent représenté. Sa statue trône au centre d'un des plus grands ronds-points de la ville et le centre culturel où se déroule le FNTA porte son nom. Cela dit, la nature du théâtre à Mostaganem est totalement assumée, il ne s'agit pas d'un travail mais d'une passion parallèle nourrie au quotidien par les habitants de la ville.