Violence n Les autorités ont accusé, les Jihadistes du groupe Ansar Ashariaa de préparer les assassinats d'une vingtaine de personnalités et des attaques pour achever de déstabiliser le pays. Parmi les cibles, selon le ministère de l'Intérieur, se trouvent Mustapha Ben-Jaafar, le président de la Constituante, Ameur Larayedh, un responsable du parti islamiste Ennahda et frère du Premier ministre, les opposants Taïeb Baccouche et Maya Jribi ainsi que les journalistes Sofiane Ben Farhat et Naoufel Ouertani. Entre temps, Ansar Ashariaa continue de démentir des actions armées, disant considérer la Tunisie comme une terre de prédication. Des suspects arrêtés «ont confirmé l'existence d'une aile secrète d'Ansar Ashariaa pour la préparation d'assassinats et d'actes terroristes», a expliqué le ministre Lotfi Ben Jeddou en conférence de presse. Il ajoutera que la police a pu déjouer cinq assassinats. «Ansar Ashariaa prévoit d'exploiter l'instabilité dans le pays et d'attaquer des cibles sécuritaires et militaires», a ajouté, pour sa part, le DG de la sûreté publique, Mustapha Ben Amor. Le nombre de détenus n'a pas été spécifié. Le ministère a, néanmoins, diffusé des aveux filmés d'un homme présenté comme l'un des chefs de l'aile militaire d'Ansar Ashariaa, Mohamed Akari, récemment arrêté. «J'ai formé l'organe sécuritaire du groupe, qui collecte les informations. On surveille les politiciens, les journalistes. On surveille les cibles», a déclaré cet homme, qui se présente comme un vétéran d'Al-Qaîda. Le ministère de l'Intérieur a, en outre, assuré qu'Ansar Ashariaa était bien lié au groupe armé traqué depuis décembre au mont Chaambi à la frontière algérienne et à l'Aqmi. Toujours selon le ministère, Abou Iyadh ainsi que les tueurs présumés des opposants Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Kamel Gadhgadhi et le Franco-Tunisien Boubakeur El Hakim, sont tous allés à Chaambi, où les combattants islamistes ont tué une quinzaine de soldats ces derniers mois. Abou Iyadh, de son vrai nom Saif-Allah Bin-Hussein, est en fuite depuis septembre 2012 et l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis. «La classification d'Ansar Ashariaa comme organisation terroriste signifie que ses activités et son financement constituent un crime», souligne encore Ben Jeddou. Selon la police, cette organisation est responsable des assassinats de Belaïd, en février, et du député Brahmi en août. L'assassinat de ce dernier a provoqué une profonde crise politique toujours en cours, l'opposition réclamant la mise en place sans délai d'un cabinet apolitique, ce que les islamistes refusent. R. I. / Agences