Les enfants sont de plus en plus exposés aux dangers de l'Internet. Ils meublent avec, leur temps libre et leurs longues périodes de vacances en l'absence d'activités ludiques et de loisirs. Certains surfent, à longueur de journée, sur ce nouveau moyen technologique à double tranchant, sans surveillance aucune. Consciemment ou pas, les parents ne semblent pas prêter beaucoup d'attention à la cybercriminalité qui prend de l'ampleur. Pas plus qu'aux criminels du virtuel qui sont plus dangereux étant peu saisissables. Les professionnels tirent la sonnette d'alarme et appellent les parents à redoubler de vigilance en direction de leurs enfants d'autant qu'il n'existe aucun mécanisme efficace de contrôle et de protection de cette jeune catégorie juvénile. Une menace à prendre plus au sérieux Outil n Le monde virtuel est un espace vaste et attrayant qui, utilisé à bon escient, est un excellent moyen pour apprendre et s'ouvrir sur le monde. Il peut néanmoins s'avérer impitoyable avec le jeune public qui est exposé à de multiples dangers. Cela peut commencer par un simple harcèlement et finir par des abus de toutes sortes. Le mineur ne maîtrise pas l'environnement virtuel, c'est un explorateur curieux qui peut accepter de discuter avec n'importe qui et donner toutes sortes d'informations sans y penser. Un simple chat en ligne avec un interlocuteur inconnu peut ainsi se transformer en un harcèlement qui se traduit par des insultes, des moqueries ou des photos truquées sur le jeune internaute. Le danger peut venir aussi de la réception des images à caractère pornographique, violent ou religieux ... L'enfant est facilement influençable, le prédateur peut l'emmener à parler des choses qu'il n'évoque pas forcément avec ses parents, sa fratrie et ses amis. Une confiance préjudiciable pour le petit internaute qui, sous l'accumulation des messages humiliants et agressifs, perd son équilibre psychologique. A ce stade, beaucoup refusent de parler par honte et culpabilité. Les spécialistes vont même plus loin dans le diagnostic de ce genre de situation. Pour eux, tout ce que le jeune fait sur le web le poursuit sa vie durant avec tous les risques que cela comporte sur son avenir. Dans l'anonymat et le faux profil, les bourreaux du Net sont, quant à eux, inaccessibles sachant que toutes les discussions mises en ligne ne sont pas contrôlées. Une menace sérieuse qui ne semble pas inquiéter certains parents puisque des enfants en bas âge fréquentent quotidiennement et pendant de longues heures les cybers. Ils sont très à l'aise avec la technique et trouvent souvent le moyen de contourner les règles de contrôle, l'âge des utilisateurs, voire suppriment leur historique de recherche. Les gérants de cybers, pour leur part, s'en lavent les mains. «Il n'y a aucune loi qui nous oblige à interdire l'entrée aux mineurs», souligne le gérant d'un cyber. Derrière son écran, l'enfant n'est donc pas forcément mieux protégé qu'ailleurs d'où la nécessaire mise à contribution de toutes les parties concernées par ce domaine. L'urgence est de trouver des mécanismes et des outils juridiques qui permettent de protéger cette catégorie contre les pratiques perverses de la Toile. La responsabilité des parents et celle de l'école ont été soulignées par de nombreux experts. En effet, ils ont indéniablement un rôle important à jouer dans la sensibilisation et la protection des enfants contre les dangers de l'Internet. Assia Boucetta