Hier, le monde entier a fêté la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l'information. L'Algérie n'était pas en reste. A travers le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, elle a célébré le 17 mai en organisant une journée d'étude consacrée entièrement à la protection des enfants dans le cyberespace. Aujourd'hui, en effet, la technologie de l'information a atteint un niveau extrêmement élevé. L'Internet, cet outil qui constitue une véritable mine d'informations, s'avère être également une mine de dangers. Tant il est vrai qu'il est devenu le moyen privilégié des prédateurs pour attirer leurs victimes et accomplir leur forfait notamment sur les enfants qui surfent sur la Toile. C'est pour sensibiliser et tenter de trouver des mécanismes à même de protéger l'innocence afin qu'elle ne tombe pas entre leurs mains que le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a fait appel à des experts en la matière. La rencontre s'est déroulé en présence du ministre du secteur, de Mme Nouara Djaafar et de Boubekeur Benbouzid, respectivement ministre déléguée chargée de la famille et de la condition féminine et inistre de l'Education nationale. Dans son allocution d'ouverture, M. Hamid Bessalah a mis en exergue la nécessité de protéger les enfants et même la société des méfaits de la Toile, sur laquelle beaucoup de personnes maléfiques interviennent, souvent en violant les données personnelles des internautes. Nouara Djaafar a, elle, indiqué que son département avait déjà organisé un séminaire similaire en 2003 et mis en branle une stratégie nationale pour la protection de l'enfance dans tous les domaines. Une stratégie qui sera rendue publique dans les prochaines semaines. Durant cette journée d'étude, les différents intervenants (représentants de la DGSN, de la Gendarmerie nationale, etc.) ont mis l'accent sur l'important rôle que devront jouer les parents dans la protection de leurs enfants. En effet, 1 million de personnes ont accès à l'ADSL depuis l'an 2000 et l'Algérie compte 5 millions d'internautes. C'est autant de risques qu'encourent les enfants qui surfent sur Internet, en toute innocence, sans le contrôle parental. En fait, Internet est une arme à double tranchant. Autant il permet l'accès à des connaissances dans tous les domaines, autant il contribue à la propagation de la violence, de la pédophilie, du crime, de l'apologie du terrorisme. Dans ce même registre, à supposer que les parents aient plus de droit de regard sur les sites que visite leur progéniture, il n'est pas de même dans les cybercafés. Les gérants de ces espaces avouent d'ailleurs, et pour l'écrasante majorité d'entre eux, ne pas se mêler de ce que font leurs clients sur la Toile, car ce qui les intéresse, ce sont les recettes qu'ils font à la fin de la journée ou de la nuit, c'est selon. Ils profitent de l'absence d'une réglementation devant régir leur activité (un cyber est opérationnel dès lors que son propriétaire a un registre de commerce et une connexion fournie par un provider). C'est ce qu'a souligné le colonel Kheira Messaoudene, de la DGSN. Le vide juridique ne permet pas aux services de sécurité de contrôler les cybers. De plus, les Algériens, a encore relevé l'intervenante, n'ont pas pour culture de signaler les atteintes aux mœurs ou les abus sexuels sur les enfants. Elle a précisé que dans la difficulté d'agir sur le Net, les services de sécurité s'emploient pour le moment à traquer les prédateurs qui utilisent les téléphones portables pour accomplir leurs forfaits. «Des photos d'adolescentes, par exemple, sont prises à leur insu et des chantages sont exercés contre elles pour leur soutirer soit de l'argent, soit autre chose.» Aussi, des campagnes de sensibilisation vont être lancées à l'adresse des parents, des associations de parents d'élèves pour agir un tant soit peu sur l'interaction pour lutter contre la Cybercriminalité.Signalons qu'une charte de l'Internet a été signée hier entre la Fédération nationale des associations des parents d'élèves, l'Association des fournisseurs de services d'accès à Internet et les représentants des cybercafés. Une charte qui comprend les règles de sécurité à observer sur le Net, la protection des fichiers et données personnels, les sites dangereux et la cyberdépendance. F. A. Un brevet informatique à partir de l'année prochaine Les candidats au brevet de l'enseignement moyen devront passer l'ICDL (permis de conduire international d'ordinateur, en même temps que l'examen de BEM et ce à partir de l'année prochaine. C'est ce qu'a annoncé hier le ministre de l'Education nationale lors de la célébration de la Journée mondiale des télécommunications et la société de l'information, organisé hier à l'hôtel Saint Georges à Alger. M. Benbouzid a indiqué que 650 lycées sont dotés de laboratoires informatiques. Le reste des établissements de l'enseignement secondaire le seront avant décembre prochain. 50% des collèges ont leurs propres laboratoires informatiques. Il est prévu de doter les 18 000 écoles primaires du territoire national du même matériel sur les cinq ans à venir. Le ministre a également annoncé la prochaine création d'une société nationale qui aura pour mission de fournir l'ensemble des établissements d'enseignement en laboratoires et matériel informatique. F. A.