Recherche Radia Tafat, l'artiste, a opté également pour le papier mâché qui donne une certaine profondeur à l??uvre. Décomposer et recomposer une image est l?essai ou plutôt l?expérience plastique qu?a tenté de réaliser l?artiste peintre Radia Tafat dont la deuxième exposition individuelle s?est tenue à l?hôtel Sofitel. «Comme indiqué dans le titre de l?exposition, je découpe l?image de la réalité pour la recomposer selon mes propres actions, ma propre vision», a indiqué Radia Tafat qui a présenté une collection comprenant 33 ?uvres réalisées selon la technique acrylique et la technique mixte (acrylique, gouache, papier mâché...). Conçus dans un style semi-figuratif, ses tableaux, représentant une quille de bowling, une chrysalide ou un têtard, évoquent cependant des thèmes profonds notamment philosophiques tels la vie, le destin, l?aboutissement de la vie. «Radia s?interroge et interroge le destin, sur le sens de la vie et de son aboutissement. Mais entre une naissance et une fin, il y a tout un cheminement que notre jeune artiste magnifie à travers notre besoin d?amour généreux, sublime et sublimé, immanent à l?âme humaine et la transcendant en même temps. Aussi, l??uvre se veut-elle optimiste, car il n?est pas question de faire de la fixation eschatologique morbide sur l?existence», notera dans la préface du catalogue M. Mustapha Bouamama, professeur et historien d?art. Évoquant son travail, Radia Tafat, qui a utilisé le biomorphisme stylisé comme langage plastique,? la chrysalide symbolisant l?élévation de l?homme au-dessus de sa condition, la quille, le sort du genre humain, le têtard, le passage d?un état inférieur à un état supérieur? a confié que son travail est «la symbiose entre microcosme (cellule, chromosome) et le macrocosme (image réelle). Concernant le style, la plasticienne a précisé qu?elle est passée de la phase de l?abstrait «complètement hermétique» à une phase de semi-figuratif car l?abstrait «ne me permet pas de représenter les choses comme je le veux et m?emprisonne dans un même résultat». «Le semi-figuratif, appelé aussi nouvelle réalité, suscite des interrogations et une certaine réticence de la part du public le poussant à interpréter l??uvre», a souligné l?artiste qui a aussi opté pour le papier mâché, un matériau qui donne une certaine profondeur au tableau. «Il délimite le fond de la figure», a déclaré Radia Tafat dont les ?uvres sont empreintes de beaucoup de sensibilité et d?émotion. Les ?uvres de Tafat sont remarquables par la couleur, la palette choisie et surtout cette combinaison harmonieuse de tons. «J?utilise plusieurs palettes, chaque sujet a sa propre palette et chaque fois je fais de nouvelles recherches quant à la couleur», a affirmé l?artiste dont la palette est très intégrée et très variée. «Cette richesse de coloris est savamment exploitée, car les différentes vibrations sont judicieusement réparties. La distribution heureuse des accords de couleurs et de contrastes permet d?éviter les discordances et autres dissonances et de ne pas verser dans la chamarrure et la bigarrure, parvenant ainsi à une élégante sobriété, toute en demi-teinte», précise M. Bouamama. Radia Tafat, qui a également innové dans la présentation des ?uvres? elle a inauguré en 1997 une technique sous forme de fenêtres, adaptée par la suite par nombre de jeunes artistes ?a participé à plusieurs expositions collectives en Algérie dont la première remonte à juin 1966 (Galerie Mohamed- Racim à Alger). L?artiste diplômée de l?école supérieure des Beaux-Arts d?Alger, a aussi exposé à Paris dans le cadre de l?année de l?Algérie en France (Siège de l?Unesco et à la Cité internationale des arts).