Retard Que fallait-il attendre d?une sélection en éternel rodage et d?un entraîneur, Robert Waseige, qui vient à peine de prendre ses fonctions ? Pas un miracle en tout cas. L?équipe algérienne, qui a donné la réplique à son homologue angolaise, hier, à Annaba, n?avait de l?allure que sur le papier. Il est vrai que durant la dernière CAN-2004 une sélection était née, un groupe d?avenir, mais il faut admettre qu?il lui restait beaucoup de travail pour parvenir à imposer son jeu et sa suprématie. Elle a de nouveau affiché un manque flagrant dans la préparation. Car ce ne sont pas les matches contre La Louvière, la Chine et la Jordanie qui allaient permettre à Waseige de connaître profondément son effectif et la qualité des joueurs qu?il devait aligner. En réalité, le technicien belge n?a eu qu?une petite semaine pour préparer son équipe à un match aussi capital que celui des éliminatoires de la Coupe du monde. La solidarité et la combativité dont elle a fait preuve ne suffisent plus pour gagner un match. On l?a constaté face au Maroc, lors des quarts de finale de la dernière CAN en Tunisie. Sur un autre plan, le staff technique ? et là nous n?incriminons pas Waseige qui ne pouvait pas être au courant ? s?est obstiné à garder un Belmadi en qualité de meneur de jeu, alors que celui-ci reste toujours loin de son niveau d?antan. Il a titularisé deux joueurs sans clubs, et donc moins compétitifs (Mansouri et Kerkar). Deux relevant de blessures, Zafour et Aribi, et trois nouveaux, dont c?est la première sélection officielle, qui ont eu des fortunes diverses. Benhamou n'a pas été beaucoup sollicité, mais à chaque fois il a affiché des assurances dans ses prises de balle et ses sorties. Benhadj a été présent sur son flanc gauche, défendant plus qu?attaquant. Et enfin Arrache, qui a eu du mal à entrer dans le match, gaspillant plusieurs balles et ayant des difficultés à trouver ses marques. Waseige avait-il d?autres solutions ? Probablement oui. Des joueurs comme Saïfi ou Belkaïd, qui affichent une forme éblouissante en cette fin de saison, auraient pu apporter un plus si ceux qui sont censés bien renseigner le technicien belge n?avaient pas «omis» de sélectionner ces deux joueurs. Tout le monde sait qu?ils ont été écartés pour des raisons subjectives alors que l?intérêt suprême de l?Equipe nationale devait passer avant tout autre considération. Par ailleurs, il faut reconnaître que le dossier «Equipe nationale» a toujours posé problème. Cela fait deux ans que la FAF tergiverse sur celui qui devait prendre en main la sélection. Il y a eu Madjer, puis l?intérim de Zouba et ses collaborateurs avant que Leekens ne débarque pour six mois et un match officiel. Saâdane et ses adjoints Cherradi et Charef reprendront le relais jusqu?à la CAN-2004. Au lendemain d?un parcours honorable en terre tunisienne, la sélection attendra près de trois mois pour voir arriver un nouvel entraîneur. Deux ans de perte de temps pour revenir à la case départ, avec des acquis certes, mais beaucoup de retard à combler. Avec le résultat d?hier face à l?Angola, devrons-nous faire l?impasse sur le Mondial allemand ? Il est trop tôt pour tirer des conclusions, car le football nous a habitués à de meilleurs retournements de situation, même force est à admettre que la mission sera très difficile pour espérer décrocher le fameux ticket pour 2006.