Départ En dix points, InfoSoir a essayé de faire le portrait de celui qui essayera d?emmener l?Algérie au Mondial-2006. Le groupe : Le football est association. Tel est le premier postulat avancé par Waseige pour qui rien n?est plus important que le groupe. Pour l?ex-sélectionneur des Diables rouges, quand le groupe va, tout va. Le footballeur est, par définition, un homme fort et fragile en même temps qui fait un métier dur, souvent exposé. L?exemple argentin est, à ses yeux, le plus illustratif, car cette sélection a su survivre au dieu Maradona et se porte même mieux que le pays qui traverse une grave crise économique. Waseige n?oublie pas que dans une équipe, il y a ceux qui travaillent à l?ombre et qui font que sa valeur dépend du maillot le plus discret. La vérité : Il ne faut pas trop s?attendre à ce que Waseige soit un tantinet laxiste ou trop autoritaire et paternaliste. Pour lui, le footballeur est doué et capable de solutionner un tas de problèmes. Comme l?avait souligné son prédécesseur et compatriote Georges Leekens, seul il ne pourra rien faire s?il n?a pas le soutien de tout le monde ; non seulement celui de la FAF et de la DTN, mais aussi celui de tout un environnement. Waseige s?engage, en revanche, à dire toutes les vérités et à cultiver la transparence vis-à-vis de la presse et de l?opinion. L?observation : Waseige devait débuter un jour et pas forcément au bon moment. Aujourd?hui, nous sommes à trois semaines du premier match contre l?Angola et le sélectionneur a déjà commencé ses observations du groupe, que ce soit à La Louvière ou à Clermont-Ferrand. Il ne se cachera pas derrière le retard pris par sa prise de fonction pour justifier quoi que ce soit. Les deux prochains stages lui permettront de voir et de jauger des capacités des joueurs, notamment les locaux. La continuité : Le nouveau sélectionneur est très attentif à ce qui se passe autour de lui et ne veut chambouler un ordre établi que si le besoin l?exige. Le soir de sa signature du contrat de deux ans qui le lie à la FAF, il a fait le point avec son adjoint Rachid Cherradi et le DTN Rabah Saâdane, présents depuis huit mois à la tête de l?Equipe nationale. Il y a un travail dans la continuité et dans le prolongement de la CAN 2004. L?adaptation : Waseige s?est vite adapté à sa nouvelle vie algéroise et son environnement de travail, en deux jours ! Pour lui, c?est le relationnel qui compte, car dès le départ, il s?est senti apaisé par le président Raouraoua qui a prôné un discours sincère, franc et précis. Il a ressenti le sérieux et l?envie de bien faire. Il se dit croire aux capacités des hommes que dans un siège social imposant. Il essayera de faire de même pour les joueurs qu?il aura à convoquer en sélection afin de réussir la mayonnaise. Le professionnalisme : Pour Waseige, comme pour tous les sélectionneurs qui sont passés avant lui, il n?y a pas de différence entre les joueurs professionnels et ceux évoluant en Algérie. Le talent et la qualité sont partout, la différence réside dans le plus que peuvent apporter les joueurs habitués et formés à évoluer dans des championnats professionnels. Son vécu est important et son utilisation est intéressante. Le professionnalisme est ce qu?exigera Waseige de tous ses joueurs, dans leur comportement sur ou hors du terrain. Le relationnel : Que ce soit avec le staff, les joueurs ou les médias, Waseige privilégie le contact et le relationnel. Etant donné que le football relève du passionnel, il faudra harmoniser les relations avec la presse pour le bien de tout le monde, l?équipe en premier. Cette dernière a besoin de son intimité et de toute la concentration qu?exige d?elle la préparation d?un match. Waseige se dit prêt à adopter le meilleur profil en fonction des directives de son président et du contexte de l?équipe nationale. La motivation : Si les joueurs ne sont pas motivés à jouer leurs chances jusqu?au bout, il vaut mieux rester à la maison. Les Verts ne doivent pas jouer soft, comme ils l?ont fait en première période contre la Chine. Ils doivent se sentir minables au début de chaque match et dire tout le temps qu?il y a un bon coup à jouer. Si lui-même considère qu?il n?est pas venu en Algérie pour passer des vacances ou faire du tourisme, il veut que ce soit pareil pour celui qui endossera le maillot national. Une fierté pour les émigrés et une promotion pour les locaux. L?expérience : Waseige entame sa 35e saison en tant qu?entraîneur, après douze ans en tant que joueur. C?est immense comme vécu et expérience. Ce capital, il le mettra au profit de l?équipe nationale. A travers son discours, on entrevoit les traits d?un homme qui sait parler aux joueurs et d?un véritable meneur. Contrairement à Leekens, sa maîtrise de la langue française est meilleure et son côté fin psychologue est plutôt raffiné. La compétence : Il n?y a aucun doute : son limogeage (ou départ) de Charleroi n?entame en rien ses compétences. Bien au contraire, si l?équipe qu?il a laissée n?était pas bien gérée, elle n?aurait jamais réussi à être sauvée. Les compétences du technicien belge ne sont plus à démontrer, lui qui a emmené la sélection de son pays au Mondial-2002. Il a été à maintes reprises élu meilleur entraîneur de Belgique et sa carte de visite n?est plus à présenter. En allant à sa découverte, lors de la première conférence de presse, Waseige a laissé certes une forte impression d?un gros calibre. Reste au terrain et au temps de prouver ce dont il est capable.