Résumé de la 5e partie n C'est donc au bureau d'enquêtes et d'analyses britannique AIB qu'est confiée la tâche d'apporter les réponses à cette catastrophe qui aura coûté, en ce 28 août 1985, la vie à 55 personnes... Steven Moss qui en fait partie est chargé de l'étude des moteurs. «Cela n'aurait pas dû arriver. L'avion n'a pas décollé. Il n'a pas dévié de la piste et pourtant 55 personnes ont été tuées», explique-t-il. Autre membre de l'équipe Chris Protero, va s'intéresser à l'incendie. «D'après les rapports préliminaires, l'incendie s'était engouffré en cabine très rapidement au moment où l'avion s'était arrêté. Et c'est une chose qui a attiré mon attention» explique-t-il. Très vite Steven Moss détermine l'endroit où les ennuis ont commencé. Il repère des dégâts qui ne sont pas dus au sinistre. «La première chose qu'on a remarquée était bien sûr le trou sous l'aile. Tout près, il y avait un trou béant sous le côté du moteur. Et il s'emblait que l'un avait provoqué l'autre», affirme-t-il. Pour qu'un avion rempli de passagers puisse décoller, il doit fournir une poussée importante. Cette puissance est générée par l'air qui s'engouffre par l'avant du réacteur, traverse des compresseurs et ensuite est enflammé. Cela produit des gaz qui font avancer l'avion. Le moteur gauche du 737 a donc eu un gros problème. Les enquêteurs cherchent des indices sur la piste et en cabine dans l'espoir de découvrir pourquoi tant de gens ont péri. «La première fois qu'on est entré en cabine. Comme tout l'avion avait brûlé on a senti l'odeur très présente et acre de plastique fondu, de carburant brûlé. Des matières incandescentes étaient tombées sur les sièges. Et les couloirs étaient encombrés de restes de coffres à bagages. L'endroit était dévasté. Les dégâts en cabine sont éloquents. La partie supérieure est presque entièrement carbonisée. Mais la partie inférieure est relativement intacte. «A l'évidence, il ne s'agissait pas d'un embrasement éclair», explique le spécialiste. Un abrasement éclair se produit lorsque des gaz se trouvant dans un endroit clos deviennent chauds au point de s'enflammer. Ils détruisent alors absolument tout. Les traces de combustion dans la cabine indiquent à Chris Protero la nature de l'incendie. «Beaucoup d'assises de sièges et de coussins et même les documents expliquant comment évacuer, qui étaient pourtant plastifiés, étaient presque intacts. Une situation qui soulève plusieurs questions quant à la cause du désastre... A suivre L. Aït Saïd