Catastrophe - Le 27 mars 1977, Ténérife, une petite île paradisiaque de l'archipel des Canaries, est le théâtre de l'accident aérien considéré, à ce jour, comme le plus meurtrier de l'histoire de l'aviation civile. Cela fait 8 heures que le Boeing 747-121 du vol charter PanAm 1736 a décollé de Los Angeles à destination des îles Canaries, 396 personnes sont à bord. Le commandant de bord est de mauvaise humeur. Il ne peut pas rejoindre sa destination de la province de Las Palmas. Deux heures plus tôt, une bombe a explosé dans l'aérogare, et l'aéroport a été fermé. Les contrôleurs aériens demandent alors au 747 de se dérouter vers Ténérife, à peine à 70 kilomètres. Le commandant de bord et les passagers acceptent tant bien que mal cette décision : de toute façon, ils n'ont pas le choix. A 14h 15 GMT, l'avion se présente à l'aéroport de Los Rodeos (Ténérife). L'atterrissage se passe sans problème, mais le commandant de bord remarque l'encombrement inhabituel qui règne sur les parkings. Une multitude d'avions sont arrivés suite à la fermeture temporaire de Las Palmas. Un Boeing 747-206B de la compagnie KLM est également présent. A 14h 30 GMT, la bonne nouvelle arrive enfin : la tour de Ténérife annonce à tous les avions au sol que l'aéroport de Las Palmas vient de rouvrir. Mais un autre problème se rajoute : un intense brouillard a envahi l'aéroport. La visibilité est réduite à quelques centaines de mètres. A 16h 51, le 747 de KLM obtient l'autorisation de mise en route de ses moteurs. A 16h 52, le 747 le PanAM 1736 reçoit à son tour ce message de la tour : «Vous êtes autorisé à démarrer.» Plusieurs manœuvres sont nécessaires pour les deux avions afin de pouvoir sortir de la pagaille qui règne alors dans l'aéroport. A 16h 55, le 747 de KLM commence à s'engager sur la piste pour la remonter. Le 747 américain le suit. Le brouillard semble s'être encore intensifié : les deux 747 ne peuvent pas se voir, pas plus que la tour de contrôle. Le 747 hollandais est lancé à plus de 270 km/h. Le commandant manœuvre en espérant pouvoir décoller et passer au-dessus de l'autre 747. Le nez se lève, la queue touche le sol laissant jaillir une longue gerbe d'étincelles, l'appareil s'élève d'un mètre, mais ce n'est pas assez. Les deux géants de 350 tonnes se percutent. Les passagers du 747 américain voient les cloisons s'ouvrir autour d'eux, le plafond disparaître, le plancher s'effondrer. Les réservoirs de l'aile droite sont déchirés et le carburant s'enflamme. Le 747 de KLM s'élève légèrement avant de retomber complètement disloqué sur la piste. Il n'y aura aucun survivant dans l'avion. Dans le 747 de PanAm, quelques personnes parviennent à s'échapper de la carcasse brûlante. 64 personnes sur 396 survivront. L'incendie est épouvantable. Au total, la catastrophe fera 583 victimes.