Mesures - Le complexe sidérurgique d'El Hadjar fait de nouveau l'actualité, avec «l'existence» de risque «d'explosion» au niveau du haut fourneau. La direction générale d'ArcelorMittal, selon le correspondant local de la chaîne III de la Radio nationale, lui faudrait «au minimum deux mois pour rafistoler l'actuel haut fourneau dont l'état s'est dégradé pour cause d'une «surexploitation». Des fissures du blindage sur le haut fourneau N° 2 ont été également constatées. En attendant que les choses reprennent leur cours normal et que des réparations soient apportées à ce même haut fourneau, l'annonce de la reprise prochaine par l'Etat du contrôle à hauteur de 51% du d'ArcelorMittal, a été bien accueillie par l'ensemble des travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Travailleurs affectés aux hauts fourneaux, aux chaînes de production, à l'administration ou aux services, ils étaient en effet, unanimes à considérer que cette annonce faite par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, permet d'entrevoir avec un «grand optimisme» le plan d'investissement qui ne pourra être efficient que lorsque l'Etat se sera «engagé dans la relance de l'une des plus importantes bases de l'industrie lourde en Algérie». Salim B. (49 ans), technicien affecté à la section laminage, travailleur à l'usine d'El Hadjar depuis 30 ans, se joint à quelques uns de ses collègues, dont des ingénieurs et des cadres, pour considérer que la situation du complexe et les soubresauts qu'il connaît périodiquement, démontrent que le partenariat avec le leader mondial de l'acier, mis en œuvre depuis 2001, est un «échec», comme le prouvent, selon lui, «le recul de la production et l'amenuisement des effectifs». «Je ne suis peut-être pas le mieux indiqué, aujourd'hui, pour analyser la situation économique de l'entreprise, mais peut-on parler de réussite lorsqu'on constate, chaque jour que Dieu fait, depuis la venue du groupe indien, l'ambiance de travail n'est plus la même, comme si un ressort s'était rompu», confie Salim. Abondant dans le même sens, un autre travailleur, Djamel A., membre du conseil syndical de l'entreprise, a soutenu que l'exemple le plus probant de cet «échec» est illustré par le fait que le complexe qui employait 11 000 travailleurs au début de ce partenariat a réduit cet effectif «de moitié, sans dividendes économiques avérés». «Il est grand temps que le complexe d'El Hadjar, symbole et fierté de l'Algérie indépendante, ‘'se libère'' de ce partenariat», selon ce travailleur qui a affirmé que l'Algérie est «parfaitement capable de conduire le plan d'investissements, de réhabiliter les installations vétustes, à l'exemple du haut fourneau n° 2, de contribuer à la relance de la production et de refaire du complexe le fleuron de l'industrie algérienne».