Production - Le projet portant sur la réalisation d'un film sur l'Emir Abdelkader, fondateur de l'Etat algérien moderne, ne date pas d'hier. Il remonte à près d'une dizaine d'années, voire plus. C'est un projet officiellement ambitionné depuis le début des années 2000. Mais à chaque fois, il est reporté soit à défaut d'un scénario consistant et crédible, soit en l'absence d'un réalisateur en mesure de porter sur grand écran la vie, le parcours, voire l'épopée de ce personnage historique, cet homme charismatique, fascinant, qui, jusqu'à présent, plus d'un siècle après sa mort, continue de susciter un vif intérêt et une admiration particulière, en raison de ses multiples facettes tantôt mystique tantôt politique, littéraire ou encore militaire. Il y a aussi une troisième raison qui explique ce report, à savoir les contraintes financières. En effet, des contraintes financières sont, entre autres, à l'origine du report de cette mégaproduction cinématographique à la hauteur de l'Emir Abdelkader et de toute la symbolique que charrie sa personnalité dans l'histoire et le combat libérateur du peuple algérien. Mais voilà que ce projet auquel les grandes instances représentant l'Etat, à leur tête le président de la République tiennent plus qu'à tout autre projet cinématographique, va enfin voir le jour, puisque le film sur l'Emir Abdelkader sera prochainement réalisé. Le long métrage sera une coproduction algéro-américaine. Et c'est à la faveur de la signature d'un accord entre le ministère de la Culture représenté par l'Agence pour le Rayonnement Culturel (AARC) et la boîte de production américaine basée à Los Angeles (USA), Cinéma Libre Studio que le projet sera finalement concrétisé. Le contrat a été déjà signé, et le début du tournage est prévu pour novembre prochain en Algérie. Le film sera réalisé par Charles Burnett, connu également comme scénariste et producteur. Il a déjà réalisé des films tels que ‘ America becoming', ‘Killer of sheeps', ‘Devil's fire', ‘Olivia's story', ‘Namibia'... Par ailleurs, Philippe Diaz, scénariste français installé aux Etats-Unis, coproduira le film On a annoncé, hier, lors d'une conférence, à la villa Dar Abdellatif, que le cinéaste américain, Oliver Stone, qui a réalisé ‘Platoon', ‘Né un 4 juillet', ‘JFK', ‘Nixon'..., sera de la partie. «Le réalisateur américain Oliver Stone va participer au tournage de ce film, prévu en Algérie à partir de novembre 2013 jusqu'en février 2014», ont annoncé les producteurs algériens et américains du film. Mustapha Orif (l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel), Charles Burnett et Philippe Diaz ont indiqué : «Oliver Stone sera un des producteurs exécutifs de ce film dont le tournage devrait s'étaler sur dix-huit semaines.» Toutefois, aucune information n'a été donnée concernant le casting, le budget – il sera, selon les producteurs des deux parties, communiqué après finalisation des contrats de certains acteurs et membres de l'équipe technique du film. Pour ce qui est du tournage, ils ont déclaré : «Le tournage de scènes du film, initialement prévues en Syrie, pourrait avoir lieu en Algérie avec des reconstitutions en raison la situation sécuritaire dans ce pays.» - Ecrit par Philippe Diaz, en collaboration avec l'anthropologue algérien, spécialiste de l'Emir Abdelkader et du soufisme, Zaïm Khenchlaoui, «le film, construit en flash-backs, retrace les principaux événements de la vie de l'Emir tout en commençant dans la Syrie de 1860, où Abdelkader a mis sur pied une nouvelle armée, cette fois pour sauver plus de 12 000 chrétiens. Cet acte salué par de nombreux présidents et dignitaires du monde a offert à l'Emir une reconnaissance universelle », a-t-on indiqué. Et d'ajouter : «Ce film sur la vie du fondateur de l'Etat algérien moderne abordera également les horreurs de la colonisation française (massacres, enfumades...)» en Algérie en s'appuyant notamment sur «des rapports écrits par des militaires français». Le réalisateur du film, Charles Burnett, a, pour sa part, déclaré : «Faire ce film est un honneur et en même temps un grand défi, compte tenu de l'importance de cet homme hors du commun», et d'ajouter : «Faire ce film, c'est changer la perception occidentale de la personnalité de l'Emir, pourtant connu aux Etats-Unis où une ville de l'Etat de l'Iowa porte son nom, et du monde musulman à travers ce film, dans un contexte international particulier.»