Triomphe - Angela Merkel a remporté un succès historique, hier, dimanche, aux élections législatives allemandes et un troisième mandat d'affilée de chancelière, frôlant la majorité absolue au Bundestag. A 59 ans, Angela Merkel a confirmé son statut de femme la plus puissante du monde, en devenant le premier dirigeant européen d'un grand pays à être reconduit depuis la crise financière et monétaire qui a secoué l'Union européenne. La chancelière a offert à son parti, la CDU, son score le plus élevé depuis la réunification du pays en 1990 avec 41,5 % des voix, en hausse de 7,8 points par rapport à la dernière élection de 2009. Mme Merkel a donc été plébiscitée par les 62 millions d'électeurs allemands, qui la créditent d'avoir bien géré la crise de l'euro et d'avoir su protéger la première économie européenne. Elle a vanté durant la campagne, la bonne tenue des finances publiques et la baisse du chômage, à seulement 6,8 % de la population active, quand ce même indicateur explosait dans beaucoup de pays européens. Aucun de ses homologues en Espagne, en France, en Italie ou au Royaume-Uni, ne s'est fait réélire depuis le début de la crise financière. Angela Merkel est apparue rayonnante devant ses supporters pour se féliciter d'un résultat «super» et promettre «quatre nouvelles années de succès». Elle a jugé qu'il était «trop tôt» pour se prononcer sur la démarche à suivre en termes d'alliances. Prudente, elle a déclaré qu'il fallait «attendre les résultats définitifs», tout en soulignant qu'on avait «déjà le droit de faire la fête». «La République Merkel», titrait l'édition en ligne du Spiegel, ajoutant : «Deutschland est définitivement Angela-Merkel-Land». Les Allemands «n'ont pas offert à la chancelière une victoire, mais un triomphe», renchérissait le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung, évoquant le «Merkelisme». Dans l'Allemagne d'après-guerre, seuls Konrad Adenauer et le chancelier de la réunification Helmut Kohl ont réussi à remporter trois mandats de chancelier. Jamais, depuis le chancelier Konrad Adenauer en 1957, les conservateurs (CDU/CSU) n'ont obtenu la majorité absolue des sièges au Bundestag (chambre basse du parlement). Mme Merkel a échoué de deux sièges sur 598 à rééditer cet exploit, selon les calculs des médias allemands. Elle sera donc en position de force pour négocier une coalition, probablement avec les sociaux démocrates (SPD) -comme lors de son premier mandat (2005-2009) -, ou hypothétiquement avec les Verts. Dans une telle configuration, elle pourrait sans problème continuer de mener sa politique de sauvetage de l'euro, selon son principe : «Solidarité» en échange de «politiques de rigueur».