Contacts - Les responsables du syndicat ont exposé leurs revendications. Le ministre de l'Education a promis des solutions, mais il a mis en garde les grévistes : les enseignants ont eu droit à des privilèges dont n'ont pas profité les fonctionnaires des autres secteurs. Il a même affirmé : «Pour le gouvernement le secteur de l'éducation est un lourd fardeau.» La réunion qui s'est tenue, hier, samedi, entre le ministre de l'Education et les directeurs centraux de son département d'une part et les responsables du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) d'autre part a débuté dans une ambiance houleuse. Le ministre a tenu à informer les syndicalistes qu'il sera désormais difficile de satisfaire plus de revendications pour les 670 000 travailleurs du secteur. Il a avoué aussi qu'il est en position de faiblesse devant le gouvernement qui l'a informé que l'éducation est devenue un fardeau depuis que la Fonction publique a accepté des choses contraires à la législation en vigueur. Il a rappelé que dans les autres secteurs les primes et les indemnités ont été gelées jusqu'à nouvel ordre, vu que le budget de l'Etat a subi des coupes. Concernant le dossier des instituteurs et des professeurs du technique non titulaires de diplômes universitaires, le ministre a promis de trouver des mécanismes pour les intégrer dans les catégories qui correspondent le mieux aux fonctions qu'ils exercent. Il a évoqué la possibilité de prendre en considération leur expérience et leurs acquis professionnels. Baba Ahmed a informé les syndicalistes que la Fonction publique est devenue intransigeante, car ses responsables évoquent le fait que tous les changements du statut particulier de l'enseignant ont été agréés par tous les syndicats. Il a en outre préconisé un examen professionnel pour permettre à cette catégorie d'enseignants de bénéficier de promotions. Cette proposition a déplu au CNAPEST car dans ce cas de figure, l'article 31 bis du décret 12-240 ne pourra pas être appliqué aux instituteurs et professeurs du technique : ils ne pourront pas bénéficier de promotions après 10 et 15 ans d'ancienneté. Cette catégorie est en voie de disparition car la majorité des enseignants va bientôt partir à la retraite. Quant à la prime de zone, le ministre a préféré reporter ce sujet à une date ultérieure. Pour leur part les syndicalistes réclament son application avec un effet rétroactif à partir de 2008. Ils espèrent aussi son élargissement à d'autres régions. Enfin Baba Ahmed a révélé un autre projet relatif cette fois à la médecine du travail. Les départements de l'éducation et du travail se penchent sur le dossier de l'élargissement des maladies professionnelles. Pour le moment seule la maladie des cordes vocales comme l'extinction de voix, est considérée comme maladie professionnelle dans le secteur de l'éducation. Les syndicalistes avaient soulevé de nombreux cas d'enseignants atteint de maladies mentales. A la fin de cette réunion, le ministre de l'Education a déclaré que la séance de travail a été bénéfique puisqu'elle a permis à chaque partie de présenter ses arguments. Le porte-parole du CNAPEST Messaoud Boudiba a, pour sa part, affirmé : «La grève reste ouverte jusqu'à ce que le conseil national étudie le procès-verbal de la réunion». En fait, lors de cette rencontre de plusieurs heures, aucun accord n'a été dégagé pour faire cesser le mouvement de grève initié par le Cnapest depuis le 7 octobre dernier. M. Baba Ahmed a souligné, a cet égard, qu'«il sera procédé à une retenue sur les salaires des enseignants ayant participé à la grève du 7 au 10 octobre». «Dans le cas où les enseignants grévistes ne réintégreraient pas leur poste, ce dimanche, le week-end sera également défalqué de leur salaire», a martelé le ministre ajoutant «s'ils persistent dans leur grève nous appliquerons la loi et chaque journée de grève sera défalquée du salaire»