Des mairies, gouvernements d'Etats fédérés et organismes publics et privés du Brésil ont détourné en cinq ans, quelque 500 millions de réais (200 M. d'euros) du Système unique de santé (SUS, public), a rapporté hier, le quotidien Folha de Sao Paulo. Cet argent, que le ministère brésilien de la Santé essaye maintenant de récupérer, correspond à des fraudes détectées dans 1 339 audits réalisés de 2008 à 2012 par des équipes du Département national d'audit du SUS et analysés un à un par le quotidien. Le ministère de la Santé estime qu'en réalité les détournements sont sans doute encore plus importants car des enquêtes complémentaires sont en cours. Pour gonfler les comptes du SUS, des gestionnaires falsifient les registres des hôpitaux publics ou insèrent dans leurs livres de comptes des professionnels «invisibles». A Nossa Senhora des Remedios, une ville au nord-est du pays des 20 professionnels figurant dans les équipes du Programme santé de la famille, 15 n'ont jamais travaillé. L'une des fraudes les plus fréquentes est le détournement opéré lorsqu'une somme d'argent destinée à un secteur spécifique de la santé est transférée vers un autre secteur. S'y ajoutent des cas d'équipements qui ont été donnés et ont disparu, des factures non justifiées, des problèmes dans les appels d'offres, entre autres. La plupart des irrégularités ont été commises par les mairies (73% du montant) et les Etats (15%).