Un important syndicat de policiers a menacé le gouvernement tunisien «d'autres formes de revendications et de manifestations» si la sécurité des agents face «au danger terroriste» n'était pas assurée et réclamé la réintégration de cadres limogés après la révolution. Dans un communiqué, le Syndicat national des forces de sécurité intérieure (SNFSI) a publié une série de revendications adressées au gouvernement dominé par les islamistes. Celles-ci incluent «le limogeage sous 48 heures des directeurs généraux du ministère de l'Intérieur nommés sur la base de leur allégeance aux islamistes d'Ennahda, la réintégration des cadres de la sécurité intérieure limogés après la révolution de janvier 2011 et la libération des agents injustement emprisonnés dans les affaires en relation avec la révolution». Il prévoit aussi de porter plainte contre le Premier ministre, Ali Larayedh, après la mort de gendarmes et de policiers dans des attaques jihadistes ces derniers mois. Ce syndicat revendique 40 000 membres sur les quelque 60 à 70 000 policiers, gendarmes et pompiers que compte la Tunisie, un nombre invérifiable de source indépendante. Le syndicat n'a pas précisé quelles actions il comptait mener en cas de rejet de ces revendications, mais a d'ores et déjà prévu une marche demain, lundi, sur l'avenue Habib-Bourguiba de Tunis, haut lieu de la révolution, qui prendra la forme de «funérailles nationales symboliques» des agents tués par des groupes jihadistes.