Statistiques - Près de 7 000 femmes ont un registre du commerce à Oran parmi les 55 375 détenteurs de ce document. Se référant aux statistiques du Centre national du registre du commerce (CNRC) arrêtées au 31 décembre dernier, la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO) a précisé que seules 6 925 femmes ont un registre du commerce à Oran, tous secteurs confondus, sur un total de 55 375, qualifiant ce nombre de «très faible». «Ces femmes sont âgées entre 29 et 38 ans et activent essentiellement dans les créneaux des services, de l'artisanat et du BTPH», a-t-elle encore souligné. Les chiffres du CNRC indiquent, qu'à l'échelle nationale, elles sont 109 771 femmes détentrices du registre du commerce, contre 1 447 777 hommes. Dans le même cadre, Mme Nadjet Malti, directrice de la Pépinière d'entreprises d'Oran, a, pour sa part, relevé le faible taux de femmes porteuses de projets qui sollicitent la structure qu'elle dirige. «Actuellement dans notre structure, nous hébergeons onze porteurs de projets, quatre seulement sont des femmes. C'est un chiffre relativement faible», a-t-elle commenté. A cet effet, elle a précisé que la Pépinière d'entreprises d'Oran, ouverte en 2011, est une structure publique sous tutelle du ministère du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, qui assure l'accompagnement, l'orientation, la formation et l'hébergement des petits projets. Toutefois, a-t-elle ajouté, «nous décelons un faible engouement de la gent féminine». Pour sa part, Mme Sellami Mounira, enseignante à l'université de Ouargla, a présenté les différentes contraintes auxquelles font face les femmes, principalement le manque d'expérience, l'absence de réseaux pouvant fournir des informations concernant le marché, entre autres. Par ailleurs, Mme Ouahiba Kazi Tani, vice-présidente et coordinatrice de l'association Algériennes managers et entrepreneurs (AME), a déclaré que la principale revendication des femmes entrepreneurs est d'avoir davantage de parts de marché. A ce titre, elle a souligné que l'entrepreneuriat féminin attend des pouvoirs publics une plus grande représentation féminine dans la sphère économique et ce, pour un meilleur accès au financement et aux marchés publics les prochaines années. Selon les statistiques du CNRC de 2011, l'entrepreneuriat féminin ne représente que 8% des entreprises économiques. «Nous voulons être plus présentes sur la scène économique», a-t-elle expliqué lors d'un séminaire régional sur l'entrepreneuriat féminin. Cette rencontre fait partie d'un cycle de séminaires visant à sensibiliser les décideurs et à les associer à cette entreprise citoyenne de renforcement de l'émancipation de la femme dans la sphère économique. Ce séminaire constitue aussi une preuve de la volonté des femmes entrepreneurs de mettre en pratique une communication stratégique d'information et de sensibilisation à l'adresse des décideurs, relevant ainsi l'important gisement humain d'hommes et de femmes aptes à mobiliser des moyens physiques et intellectuels considérables à la mesure d'une politique ambitieuse de développement économique et social. Cette rencontre est la deuxième du genre après celle organisée à Ghardaïa en mars 2013. Elle sera suivie de deux autres à Adrar et à Sétif et une dernière dite de «synthèse», prévue à Alger.