Trophée - Après 5 jours de projection de films et de compétition, le rideau est tombé, hier, à la salle El-Mougar, sur la 1re édition du Festival du cinéma maghrébin. La cérémonie de clôture a été marquée par la remise des prix aux lauréats dans les différentes catégories, à savoir long et court métrages, et documentaire. Pour cette première édition, le Maroc a créé la surprise. Il a raflé la majeure partie des prix, surtout les Amayas d'or dans les trois catégories. L'Algérie et la Tunisie n'ont pas été en reste. C'est ainsi que dans la catégorie long métrage, le Prix d'interprétation féminine est revenu à Jalila Tlemci dans Androman d'Azlarabe Alaoui (Maroc), le Prix d'interprétation masculine a été attribué à Khaled Benaïssa dans Le Repenti de Merzak Allouache (Algérie), le Prix du meilleur scénario a été décerné à Zéro, un film signé Noureddine Lakhmari (Maroc). Quant au Prix spécial jury longs-métrages fiction, il est revenu au film Le Professeur de Mahmoud Ben Mahmoud (Tunisie). Enfin, Nabil Ayouch, cinéaste marocain, a obtenu l'Amayas d'or pour son film Les Chevaux de Dieu. Pour ce qui concerne la catégorie courts métrages, la Mention spéciale a été attribuée à Margelle, un film réalisé par Omar Mouldouira (Maroc). Une autre Mention spéciale a été décernée au jeune cinéaste algérien Menad Embarek pour son film Iminig. S'agissant du Prix du jury, il est revenu au réalisateur tunisien Anis Lassoued pour son film Les Souliers de l'Aïd. Enfin, Yassine Marco Maroccu (Maroc) a reçu l'Amayas d'or pour son film Antropya. Pour finir, les membres du jury ont annoncé les lauréats dans la catégorie documentaire. C'est alors que le Prix spécial jury documentaire est revenu El Oued El Oued, d'Abdenour Zahazah (Algérie), le Prix de la meilleure recherche documentaire a été attribué à Maudit soit le phosphate, de Sami Tlili (Tunisie), et Mohamed El Aboudi (Maroc) a reçu le Grand prix du documentaire du Festival d'Alger du cinéma maghrébin pour son film Femmes hors la loi. Pour rappel, le 1er Festival d'Alger du cinéma maghrébin a réussi à réunir, le temps d'un rendez-vous et autour du 7e art, tous les pays du Maghreb. Ce sont 35 films qui étaient en compétition, dans les trois catégories : longs métrages, courts métrages et documentaires. L'occasion de découvrir ce qui se fait en matière de création cinématographique dans les différents pays maghrébins, même en Mauritanie. Les festivaliers présents à ce rendez-vous cinématographique se sont accordés à dire que le festival est «très salutaire pour le Maghreb d'essayer de s'unir sur l'aire culturelle». Pour eux, «le festival leur a permis de découvrir les images que nous faisons chez nous». Il représente, selon eux, «une maison commune». «Les cinéastes maghrébins avaient besoin d'une maison commune qui puisse les réunir. Et un festival peut être cette maison. Il photographie l'état des lieux chaque année de ce que nous produisons, mais aussi il permet de se retrouver, de réfléchir et d'envisager des projets ensemble», a déclaré Mourad Benchikh, cinéaste tunisien. D'autres cinéastes abondent dans le même sens. Tous estiment que le festival, qui a engendré des rencontres intéressantes et enrichissantes, peut créer une passerelle entre les pays du Maghreb et un environnement où ces derniers pourront travailler ensemble et concrétiser des projets communs : coproduction distribution, un marché cinématographique commun. - Le cinéaste marocain, Yassine Marco Maroccu, qui s'est dit heureux d'avoir remporté l'Amayas d'or pour son film Antropya, a déclaré à propos du festival : «Nous sommes fiers d'avoir répondu présent. Nous sommes très contents que le festival se soit passé en pleine incompréhension réciproque. Nous sommes justement venus pour rétablir quelque chose de clair et de concret. Ce sont les peuples qui, finalement, communiquent entre eux. Nous avons apprécié la décision du Festival d'ouvrir avec un film marocain et de le clôturer avec un autre film marocain. C'est un message très fort et qui n'est pas passé inaperçu. Je pense que nous sommes sur une très bonne voie. Pour ce qui est de la sélection des films, nous voyons qu'il y a un background du côté cinématographique algérien. Personnellement, j'ai beaucoup aimé le choix des films proposés au public. J'ai donc apprécié la sélection dans la mesure où elle n'était pas homogène. Parce que ce n'était pas la même thématique qui revenait. Les sujets étaient éclectiques. Et même l'imaginaire était divers. Il y avait une multitude de sensibilité. Nous voyons bien qu'il y a derrière tout cela une recherche très approfondie. Nous sentons que la sélection ne s'est pas faite au hasard.»