Kamikazes - Un double attentat suicide revendiqué par un groupe lié à Al-Qaîda a visé hier, l'ambassade d'Iran à Beyrouth faisant au moins 23 morts. Selon l'armée libanaise, deux kamikazes ont commis les attentats devant l'ambassade à Bir-Hassan, un quartier résidentiel du sud de Beyrouth à majorité chiite et bastion du Hezbollah. «Les explosions se sont produites à 09H40 (07H40 GMT) de manière presque concomitante. La première est due à un kamikaze qui conduisait une moto, la deuxième à un autre kamikaze, conduisant un 4x4», a précisé l'armée dans un communiqué. Au moins 23 personnes ont été tuées et 146 blessées, a affirmé le ministre libanais de la Santé, Ali Hassan Khalil. Le conseiller culturel de l'ambassade, cheikh Ibrahim Ansari, a succombé à ses blessures en fin d'après-midi, selon certaine sources. Mais les autorités iraniennes n'ont pas confirmé son décès. Un gardien de l'ambassade, de nationalité iranienne, figure parmi les morts, selon les médias iraniens. Hormis le poste du gardien qui a été dévasté, le bâtiment de la chancellerie n'a pas été endommagé. Les façades d'immeubles voisins ont été pulvérisées et des dizaines de motos et de voitures calcinées. Des images télévisées ont montré des habitants affolés, tentant de secourir des blessés, des corps calcinés et des voitures en feu. Un groupe jihadiste considéré comme lié à Al-Qaîda a revendiqué l'attentat sur Twitter. «Il s'agit d'une double attaque pour laquelle deux de nos héros, des sunnites du Liban, sont tombés en martyrs», écrit Sirajeddine Zreikat, un responsable des Brigades Abdallah Azzam, du nom du fondateur d'Al-Qaîda. Le groupe a prévenu que les attentats se poursuivraient au Liban tant que le Hezbollah continuerait de combattre en Syrie aux côtés du régime. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait accusé des «extrémistes» et affirmé qu'il poursuivrait le combat en Syrie. Ce dernier avec l'Iran, ont accusé Israël de cette double attaque suicide, la première du genre au Liban depuis l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri à Beyrouth. Bir-Hassan abrite, outre l'ambassade d'Iran, de nombreuses ambassades arabes ainsi que des bâtiments de l'ONU. Les mesures imposées par le Hezbollah dans son fief de la banlieue sud y sont de ce fait moins draconiennes. Le président libanais Michel Sleimane a promis à son homologue iranien de tout faire «pour identifier les coupables». Le régime syrien a pointé du doigt les monarchies pétrolières du Golfe qu'il accuse de financer et d'armer les rebelles qui veulent sa chute. Avant l'attentat de 2005 et ceux d'hier, le dernier double attentat commis par des kamikazes au Liban remontait à il y a 30 ans, en pleine guerre civile, quand deux attentats quasi-simultanés attribués à l'Iran et au Hezbollah qu'il a créé et financé ont tué 58 parachutistes français et 241 soldats américains.