Durcissement - Les bus ne circulent plus depuis le 10 novembre et rien ne laisse penser que la grève déclenchée par les travailleurs cessera bientôt. Les travailleurs de l'Etusa persistent dans leur débrayage malgré la décision de la justice qui l'a déclarée «illégale» et les multiples menaces de licenciement proférées contre eux par la direction de l'entreprise. «Nous n'allons pas rejoindre notre poste de travail tant que la direction nous tourne le dos et ferme toutes les portes du dialogue», nous a déclaré, hier, un groupe de travailleurs rassemblés à la station du 1er-Mai, ou avait lieu un rassemblement. Quelques lignes ont été assurées lundi dernier par les chefs de département qui ont décidé de casser la grève, apprend-t-on sur place. «Des chefs de département qui se transforment en receveurs, c'est absurde !», lance un gréviste sur les lieux du rassemblement où nous pouvions lire sur une banderole «nous demandons seulement nos droits». Les grévistes ont décidé à l'unanimité d'aller plus loin jusqu'à la satisfaction entière de leurs revendications. «Nous demandons l'ouverture du dialogue avec nos responsables pour trouver une solution définitive à nos problèmes exposés déjà depuis le mois d'octobre», nous disent-ils. Ils reviennent ensuite sur leurs revendications «Nous demandons le versement de notre dû correspondant aux deux jours de protestation du mois d'octobre dernier». Les protestataires demandent également le retour en activité des représentants du bureau syndical dissous en octobre pour faciliter le dialogue . «Nous refusons catégoriquement d'être représentés par les nouvelles têtes qui manquent d'objectivité et qui essayent coûte que coûte de jouer le jeu en faveur des responsables de notre tutelle». A propos de la déclaration du ministre des travaux publics, qui a dit dernièrement que «la grève des travailleurs de l'Etusa est un problème interne qui doit se régler au niveau de l'entreprise», un employé gréviste approuve «c'est vrai», dit-il avant de lancer un appel en direction du premier responsable de l'entreprise qui «doit agir pour résoudre ce problème». Selon lui la principale revendication est l'application de l'article 101 de la convention collective signée en 1997 qui stipule que le salaire de base ne peut pas être inférieur au SNMG fixé à 18 000 DA. A ce propos, les protestataires contestent les propos du directeur de l'entreprise qui déclarait à la radio nationale «El Bahdja» que le salaire de base des travailleurs était de 37 000 DA . Or, disent-ils «le plus haut salaire même avec l'ancienneté ne dépasse pas les 32 000 DA !». Ce qui est sûr c'est que cette grève pénalise durement des milliers d'usagers, en ce début de froid et de pluies torrentielles. - Ce mercredi matin, à la Place Audin, nous avons remarqué la présence de bus à destination de Bir Mourad Rais, Hydra et El Mouradia. Selon un agent de contrôle «ce sont les chefs de service et certains mécaniciens du dépôt d'Alger ainsi que de nouveaux chauffeurs qui assurent le transport sur ces lignes. Cela ne signifie pas pour autant qu'il y a reprise totale des services du transport urbain. il y a seulement 25 bus qui ont circulé depuis hier», affirme-t-il. A la Grande Poste, il y a deux lignes sur Ben Aknoun et Climat de France qui sont opérationnelles. A la place du 1er-Mai et d'autres stations aucun bus n'a bougé, c'est la paralysie.