Malgré qu'ils aient été informés que la justice avait déclaré "illégal" leur mouvement de protestation, les travailleurs de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) poursuivaient jeudi dernier, leur grève pour réclamer l'application de la convention collective de l'entreprise. C'est au siège de la Centrale syndicale que les grévistes ont précisé avoir reçu des SMS tard dans la nuit de mercredi dernier, les informant que "le tribunal a déclaré illégal le mouvement de protestation des travailleurs de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger et sommé les travailleurs de reprendre leur travail". Le chargé de l'inspection générale à l'Etusa, M. Zemmouri Aissa, a fait savoir que "la justice a déclaré illégal le mouvement de protestation", ajoutant que l'employeur avait dans ce contexte organisé une réunion d'urgence qui a abouti à "la nécessité d'inciter les travailleurs grévistes à rejoindre leurs postes conformément à la décision de justice les sommant de le faire". Au cinquième jour de grève, les stations de bus du 1er Mai et de Bab El-Oued étaient désertées par les bus de l'Etusa, remplacés par des bus de transport privés, à l'exception de la ligne de la Place Audin dont les travailleurs ne sont pas en grève, a-t-on constaté. Pour rappel, les grévistes réclament la mise en application du protocole d'accord signé en octobre dernier et de la convention collective de 1997, qui stipule notamment qu'un salarié ne peut en aucun cas toucher moins du SNMG (18.000 DA), et la réintégration des travailleurs licenciés, a précisé le porte-parole des travailleurs, M. Mohamed Kharroubi. Le syndicaliste Darbi Yacine a, de son côté, affirmé que "toutes les revendications des travailleurs ont été satisfaites dans le cadre du protocole d'accord d'octobre dernier dans la mesure où les augmentations de salaire décidées seront effectives à partir du mois de novembre en plus de la prime de panier et des autres primes introduites en faveur des chauffeurs et des receveurs à partir de décembre". Le directeur général de l'Etusa, M. Yacine Krim, avait, pour sa part, déclaré que son entreprise "était à pied d'oeuvre pour l'application des clauses de la convention collective signée et adoptée en 1997", précisant que "certaines clauses seront appliquées à partir de novembre et d'autres le mois prochain". Les deux sons de cloche étant diamétralement opposés, l'on se demande jusqu'où ira ce bras de fer.