Interventions - Les négociateurs des grandes puissances et de l'Iran commencent ce matin à Genève et auront à ce titre à tenter de «concilier leurs lignes rouges» respectives pour aboutir à un compromis sur le nucléaire iranien. «Droit à enrichir» l'uranium d'un côté, «fermeté» de l'autre: avant même la reprise des discussions ce matin, les parties ont réitéré leurs termes de négociation. «Aucun accord qui ne comprendra pas l'enrichissement d'uranium du début à la fin ne sera accepté», a prévenu le négociateur iranien, Abbas Araghchi, sur son compte twitter, cité par l'agence officielle Irna. «Le principal obstacle est le manque de confiance à cause de ce qui s'est passé lors de la dernière réunion (le 9 novembre). Tant que la confiance n'est pas retrouvée, nous ne pourrons pas poursuivre des négociations constructives», a-t-il dit à la télévision d'Etat. «Tout le problème va être de concilier nos lignes rouges respectives», a estimé une source diplomatique occidentale, alors que ces lignes ont été clairement formulées de part et d'autre, et que les déclarations faisant monter la tension se sont multipliées. «On va rentrer dans le dur, discuter des vrais sujets. Le travail va être de plus en plus précis, ça devient concret», a expliqué un négociateur occidental à l'issue de la première journée de discussions à Genève, où les diplomates se sont retrouvés, hier, mercredi, pour le troisième round de négociations depuis mi-octobre. Durant la même journée d'hier, et avant même la reprise des discussions à Genève, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a répété que son pays ne reculerait pas sur ses «droits nucléaires». «J'insiste sur la consolidation des droits nucléaires de l'Iran», a déclaré M. Khamenei, insistant sur les «lignes rouges» du programme nucléaire, dont l'enrichissement d'uranium sur le sol iranien et le refus de fermer le site souterrain d'enrichissement de Fordo. L'ayatollah a également lancé une vive attaque contre Israël affirmant que «le régime sioniste» était «voué à la disparition». Les discussions «détaillées» se tiennent entre la délégation iranienne emmenée par le chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif, et la diplomate en chef de l'UE, Catherine Ashton. Elles portent sur un texte agréé le 9 novembre. Ce texte est un «accord intérimaire» de six mois prévoyant une limitation du programme nucléaire de Téhéran en échange d'un allégement limité de sanctions. Les détails n'en sont pas connus, mais «tout le monde sait quels sont les principaux enjeux», a souligné Michael Mann, le porte-parole de Mme Ashton. L'allégement des sanctions porterait essentiellement sur le dégel d'avoirs financiers iraniens détenus dans des banques étrangères.