Une nouvelle réunion sur le programme nucléaire iranien se tiendra à Genève le 20 novembre, a annoncé hier la diplomate en chef de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui préside ces négociations. «Beaucoup de progrès ont été accomplis mais certaines questions demeurent», a-t-elle dit. «Notre objectif est de parvenir à une conclusion et nous allons revenir pour essayer d'y arriver», a ajouté Mme Ashton. La prochaine réunion se tiendra au niveau des directeurs politiques et s'il y a accord ils seront rejoints par les ministres, selon le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi. Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, a affirmé ne «pas être déçu» en dépit de cette absence d'accord après trois jours d'intenses négociations avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne plus l'Allemagne), «Je ne suis absolument pas déçu», a-t-il dit aux journalistes. «Nous travaillons ensemble et heureusement nous allons être capables de parvenir à un accord quand nous nous rencontrerons à nouveau», a affirmé M. Zarif. «Nous avons eu trois jours très productifs sur lesquels nous pouvons construire», a-t-il ajouté. Dans ce contexte, le président iranien Hassan Rohani a déclaré hier que son pays ne renoncerait pas à ses droits nucléaires, y compris l'enrichissement d'uranium, après l'annonce de l'absence d'un accord avec les grandes puissances à Genève. «Il y a des lignes rouges qui ne doivent pas être franchies», a-t-il dit devant le Parlement. «Les droits de la nation iranienne et nos intérêts nationaux représentent une ligne rouge, de même que les droits nucléaires dans le cadre des régulations internationales, ce qui inclut l'enrichissement (d'uranium) sur le sol iranien», a-t-il ajouté. Le président Rohani a demandé le soutien du Parlement : «Si nous voulons réussir dans ces négociations, nous avons besoin du soutien du guide suprême (l'ayatollah Ali Khamenei) et de celui des députés.» Le guide suprême, qui a le dernier mot sur le programme nucléaire, a apporté son soutien aux négociateurs iraniens mais a aussi exprimé son pessimisme quant à la possibilité d'une avancée des discussions, évoquant les décennies d'hostilité puis de méfiance de l'Occident vis-à-vis de l'Iran. M. Rohani a répété que l'Iran ne plierait devant aucune puissance et que les sanctions qui pèsent lourdement sur l'économie du pays n'obligeaient pas pour autant l'Iran à négocier. «Nous avons expliqué de manière pratique et verbalement aux parties en présence que les menaces, les sanctions, les humiliations et les discriminations ne produiraient jamais aucun résultat», a-t-il déclaré. Aujourd'hui, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Yukiya Amano, est attendu à Téhéran, alors que l'agence onusienne tente depuis deux ans de conclure avec Téhéran un accord sur une approche structurée, qui couvrirait tous les points soulevés par l'AIEA dans son rapport de 2011.