Résumé de la 8e partie Des empreintes relevées sur les lieux de crimes commis en 1984 étaient bel et bien identiques à plusieurs autres séries d'empreintes relevées sur les lieux des derniers crimes. Le 31 janvier 1986, Virginie Labrette, 76 ans, fut retrouvée morte dans son appartement, dans le XIIe arrondissement. La police organisa alors une opération «coup-de-poing» à grande échelle dans la fourmillière du milieu interlope parisien. Les rafles et les contrôles dans les bars de Pigale se multiplièrent. De son côté, la mairie de Paris proposa, cette fois encore, aux retraités des accompagnateurs bénévoles et la pose gratuite de systèmes de sécurité. Au début du mois de février, la série de crimes s'interrompit à nouveau. Pendant toute cette période, quand il n'était pas en train de «faire la fête», Thierry Paulin travailla dans une agence multiservice appelée Frulatti. Pour s'être fait connaître comme un garçon ayant des relations, Paulin était chargé de trouver des contrats aux photographes, mannequins et illustrateurs free-lance de l'agence. Très vite, il devint l'homme à tout faire que son patron n'hésitait pas à envoyer chez les mauvais payeurs. Mais l'agence, créée par un étudiant d'une école de commerce inexpérimenté, fit faillite en mai 1986. Après une soirée qui engendra d'énormes dettes, Paulin disparut dans la nature. Le 14 juin 1986, à nouveau dans le XIVe arrondissement, un huitième meurtre mit les nerfs de la police à rude épreuve. Ludmilla Liberman, une veuve de nationalité américaine, avait été surprise et tuée par son agresseur, alors qu'elle rentrait chez elle. Ce qui porta à seize les crimes commis suivant le même scénario depuis l'hiver 1984. Deux mois passèrent sans aucun nouveau crime. La Brigade criminelle était alors loin de se douter que celui qu'elle traquait depuis deux ans était déjà sous les verrous. En effet, en ce mois d'août 1986, mécontent parce qu'un sachet de cocaïne ne contenait pas la dose annoncée, Paulin s'était rendu à Alfortville chez le trafiquant qui la lui avait fournie. Il l'avait menacé à l'aide d'un pistolet d'alarme et battu avec une bate de base-ball. Le revendeur avait été si durement malmené qu'il avait porté plainte auprès de la police. Paulin avait été arrêté et condamné à 16 mois de prison pour «vol avec violence» et «infraction sur les stupéfiants». Avant d'être incarcéré à Fresnes, il fut fiché et ses empreintes digitales furent relevées. Certaines circonstances expliquent que les policiers n'aient pas fait le lien entre Paulin, arrêté comme un petit braqueur de banlieue, et l'assassin parisien des vieilles dames, car les moyens informatiques à la disposition de la police étaient, à ce moment-là, encore limités, la comparaison des empreintes se faisant fiche par fiche ! Un travail excessivement long et méticuleux fut accompli sur 150 000 fiches, mais ce travail portait exclusivement sur des suspects fichés à Paris. Le recoupement n'était donc pas évident. (à suivre...)