Résumé de la 7e partie Le 20 décembre 1985, dans le XIVe arrondissement cette fois, la découverte du corps d'une vieille dame de 91 ans, Estelle Donjoux, étranglée chez elle, relança l'affaire. Ces trois crimes furent perpétrés dans un rayon de 400 mètres autour de l'église d'Alésia, dans le XIVe arrondissement. Chaque fois, le même scénario se répétait : la vieille dame était suivie depuis la rue jusqu'à son palier, puis poussée à l'intérieur de son appartement au moment précis où elle ouvrait la porte, pour être finalement étouffée ou étranglée. Ce rituel rappelait le cauchemar des vieilles dames du XVIIIe, sans pour autant apporter la certitude qu'il s'agissait bien du même homme. Au contraire, la composante sadique caractéristique des meurtres du XVIIIe, la violence gratuite dont faisait preuve le tueur jusque-là sembla avoir disparu (Jean-Thierry Mathurin était peut-être le plus violent des deux !). Dans cette nouvelle série, le meurtrier opérait avec moins de sauvagerie. Il ne torturait plus et procédait de façon plus rapide, étranglant immédiatement ses victimes ou les étouffant sous des édredons, des matelas ou des oreillers. Pourtant, l'ombre du «tueur du XVIIIe» planait sur cette seconde série noire et, pour les personnes âgées, les choses étaient claires : le périmètre de la peur avait simplement changé de quartier. La liste des crimes n'était pas close, quatre noms allaient encore s'y ajouter. Au cours de la seule journée du 12 janvier 1986, deux femmes furent retrouvées mortes chez elles. Marjem Jurblum, 81 ans, rue Pelée, dans le XIe, et Françoise Vendôme, une veuve de 83 ans, rue de Charenton, dans le XIIe. Toutes deux étaient mortes étranglées. Trois jours plus tard, c'est Yvonne Schaiblé, 77 ans, qui fut découverte sans vie dans le Ve arrondissement. Après plus d'une soixantaine d'interpellations sans résultats dans les milieux suspects (toxicomanes, trafiquants, détraqués), les enquêteurs étaient au bord du découragement et le Quai des Orfèvres, à force de comparaisons, se trouva devant autant de points communs que de divergences. C'est pourtant vers la fin janvier 1986 que la police, pour la première fois depuis le début de l'affaire, fit un grand pas en avant. Le laborieux travail de comparaison d'empreintes digitales porta enfin ses fruits. Des empreintes relevées sur les lieux de plusieurs crimes commis en 1984 étaient bel et bien identiques à plusieurs autres séries d'empreintes relevées sur les lieux des derniers crimes. C'est ainsi que la police put assurer qu'un même homme au moins, sans préjuger des complices probables, fut présent lors de trois agressions mortelles de 1984 (une dans le XIXe, deux dans le XVIIIe), une de 1985 (dans le XIVe) et trois de 1986 (dans le XIVe, le XIe et le XVe). Cette découverte bouleversa le cours de l'enquête. La police détenait à présent trois éléments : une série d'empreintes, un mobile (le vol d'argent liquide) et un mode opératoire bien défini. En dépit de la nouvelle panique qui s'emparait de la capitale, les enquêteurs reprirent confiance. (à suivre...)