Violation - Des multinationales pétrolières ont été autorisées par le Maroc à explorer dans les eaux appartenant au peuple sahraoui. A propos de cette autorisation, les autorités sahraouies ont souligné hier, vendredi, qu'elle constitue «une violation flagrante» du droit international et un pillage des ressources naturelles d'un peuple vivant sous l'occupation. «Le droit international est clair sur ce sujet et interdit l'exploitation des ressources naturelles souveraines du peuple sahraoui sans son consentement», a souligné M'hamed Kheddad, membre du secrétariat général du front Polisario et coordinateur de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), dans une déclaration à la presse citée par l'agence de presse sahraouie (SPS). Il a ajouté dans ce sens que «les règles éthiques sont connues dans ce domaine et toute implication dans ce pillage ne fait que prolonger les souffrances du peuple sahraoui, compromettre le processus de règlement et encourager l'occupant à poursuivre ses violations des droits de l'Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental». M. Kheddad a rappelé que le Sahara occidental est inscrit, conformément au droit international et aux résolutions de l'ONU, sur la liste des territoires non autonomes, donc l'exploitation du pétrole tout comme les autres ressources de ce territoire sans consentement du peuple sahraoui, constitue manifestement «un crime de guerre». Il a par ailleurs rappelé dans le même sens que le gouvernement sahraoui avait transmis récemment des communications à ces deux compagnies affirmant que leurs activités à «Ras Boujdour» constituent une violation du droit international. Il a ajouté que le gouvernement n'a eu aucune suite à ses communications jusqu'à présent estimant que le Sahara occidental est seul habilité à autoriser ce genre de contrats d'investissement. M. Kheddad a indiqué que toutes les mesures seront prises pour mettre fin «immédiatement» au pillage des ressources naturelles des territoires occupés du Sahara occidental. Sur un autre chapitre, L'Union des juristes sahraouis envisage d'intenter une action en justice en Espagne contre le Maroc pour les violations «incessantes» des droits de l'Homme commises à l'encontre des Sahraouis dans les territoires occupés, a indiqué hier , vendredi, son Secrétaire général, Aba Salek El-Haissan. «Nous allons intenter une action en justice en Espagne contre le Maroc pour les violations incessantes commises contre les Sahraouis des territoires occupés et pour cela, nous sommes entrain de réunir toutes les preuves accablantes», a affirmé le représentant des juristes sahraouis. L'organisation sahraouie envisage, par ailleurs, de saisir diverses instances internationales, dont la Cour internationale pénale (CPI), sur le «mur de la honte», le plus long du monde (2 700 km) et séparant les territoires libérés du Sahara occidental de ceux encore sous autorité marocaine, «en vue d'exiger son démantèlement». Obama pour une solution «mutuellement acceptable» Le président américain, Barack Obama, a affirmé hier qu'il poursuivra son appui aux efforts pour trouver une solution «pacifique, durable et mutuellement acceptable» par le Front Polisario et le Maroc sur la question du Sahara occidental, et soutient les efforts de l'Envoyé personnel de l'ONU, Christopher Ross. «Le président (Obama) s'est engagé à continuer à soutenir les efforts pour trouver une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental», a indiqué le communiqué conjoint publié par la Maison-Blanche à l'issue de la rencontre entre le président Obama et le roi marocain, Mohamed VI. Ce communiqué conjoint a consacre un chapitre spécial sur la question du Sahara occidental et les droits de l'Homme du peuple sahraoui, et ce, au même titre que les autres volets relatifs aux relations bilatérales américano-marocaines, à la sécurité régionale et à la lutte contre le terrorisme, à l'Afrique et à la paix au Moyen-Orient. La Présidence américaine a insisté sur le rôle des Nations-Unies pour résoudre le conflit sahraoui, en tenant à préciser dans le communiqué que les Etats-Unis ''continuent à appuyer les négociations menées par l'ONU, y compris le travail entrepris par l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, comme ils exhortent les deux parties (Front Polisario et Maroc) à travailler pour parvenir à une solution''.