Le représentant personnel du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies a séjourné du 16 au 17 octobre dans les camps de réfugiés de Tindouf. Christopher Ross continue son petit bonhomme de chemin fort du projet de résolution adopté le 14 octobre par la 4e Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation de l'ONU à travers lequel elle recommande à l'Assemblée générale de l'ONU d'appuyer le «processus de négociation en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Un appui indispensable au diplomate américain pour tenter de mettre fin à un conflit qui perdure depuis près de quarante ans. Il lui faudra pour cela faire revenir le souverain alaouite qui revendique bec et ongles la «marocanité» du Sahara au respect de la légalité internationale. Un chemin qu'il n'a pas l'intention de suivre. «La question du Sahara s'est trouvée cette année en butte à des défis majeurs que nous avons pu relever grâce à la force de notre position et à la légitimité de notre cause», avait - il déclaré le 11 octobre dans un discours tenu à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne du Parlement marocain en faisant allusion à la proposition américaine qui avait pour objectif de doter la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme qui a traumatisé le pouvoir marocain. Le cauchemar n'est pas près de s'arrêter si l'on se réfère aux entretiens qu'à tenus le représentant personnel de Ban Ki-moon avec les responsables sahraouis. Christopher Ross s'est entretenu avec le président du Parlement sahraoui, Khatri Adduh, Bachir Moustapha Sayed, responsable de la centrale politique du Front Polisario, le ministre de la Défense Mohamed Lamin El Bouhali, le chef de la diplomatie sahraouie, Mohamed Salem Ould Essalek, Brahim Mohamed Mahmoud, secrétaire d'Etat à la documentation et à la sécurité et Belahi Mohamed Fadel, ministre de la Construction et de Repeuplement des territoires libérés. Comme il a rendu visite à l'association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (Afapredesa) ainsi qu'à l'Observatoire sahraoui pour les ressources naturelles du Sahara occidental. La question de la violation des droits de l'homme par les forces d'occupation marocaines ont été au centre des débats. «Les violations marocaines des droits humains, le pillage des ressources naturelles sahraouies et le mur militaire qui sépare les familles sahraouies» ont été dénoncés par les interlocuteurs de l'envoyé spécial de l'ONU rapporte une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie SPS, datée du 17 octobre. «Le Front Polisario appelle le Conseil de sécurité et l'ONU à assumer leurs responsabilités pour résoudre le conflit du Sahara occidental à travers la création d'une nouvelle dynamique pour accélérer l'organisation du référendum, bloqué par le Maroc» a déclaré Mohamed Kheddad, chargé de la commission nationale sahraouie pour le référendum, qui avait accueilli Christopher Ross sur le tarmac de l'aéroport de Tindouf. Il faut signaler que cette nouvelle tournée de l'envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies dans la région intervient dans la foulée de nombreux rapports qui font cas de violations des droits de l'homme et du recours à la torture dans les territoires occupés du Sahara occidental... Une odeur de soufre pour Mohammed VI.