Le film Zendj Revolution du réalisateur algérien Tariq Teguia a été récompensé mardi à Paris du prix Scribe pour le cinéma, décerné annuellement en hommage aux frères Lumière, inventeurs français en 1895 du cinématographe. Lors d'une cérémonie tenue à l'hôtel Scribe, célèbre établissement parisien de luxe qui a abrité en 1895 la première projection payante des frères Lumière, Zendj Revolution a été distingué pour sa dimension «expérimentale et radicale», porteuse d'une «conception et d'un élan qui consiste à prendre à bras le corps le monde et ses représentations». Coproduit par l'Algérie, le Liban, le Qatar et la France, Zendj Revolution (116 mn) met en scène l'histoire d'un jeune journaliste algérien nommé Ibn Batouta qui va s'intéresser aux «révoltes oubliées des esclaves des VIIe et IXe siècles sous le califat abbasside en Irak», à l'occasion d'un reportage sur des problèmes de société dans le Sud algérien dans les années 2000. Le jury a salué la «singularité, l'exigence et la nécessité» portées par une œuvre appelée à «faire date» dans l'histoire du cinéma, de la photographie ou des arts vidéo. Réalisé en 2013, Zendj Revolution avait reçu le Grand Prix du 28e Festival international Entrevues Belfort du cinéma, tenu du 30 novembre au 8 décembre à Belfort (est de la France).