Paysage - L'oasis de Tiout, une région touristique dans la wilaya de Naâma, recèle divers atouts naturels et historiques suscitant l'intérêt et la curiosité des visiteurs, nationaux et étrangers. Située à 82 km au sud du chef-lieu de Naâma, la région de Tiout est l'une des plus belles destinations touristiques sahariennes du pays, favorisée en cela par d'énormes potentialités attrayantes, tant naturelles que climatiques, historiques et archéologiques. Cette oasis tire son appellation du mot d'origine amazighe zénète «tit» ou «titaouine» (au pluriel) signifiant «Aïn» (fontaine par extension), ou région à ressources hydriques abondantes, à l'instar de Aïn-Aïssa, réputée dans la région. Tiout, dont la longue histoire est reflétée à travers ses divers sites et vestiges, à l'instar de l'oasis pétrifiée de Ouinet Mendil, offre un riche paysage culturel et végétal entourant son vieux ksar, confiné au milieu de vergers et de palmeraies verdoyantes. Construit principalement en toub (pisé) et disposant de plusieurs portes d'accès et de bordjs (tours d'observation, en ruine), le vieux ksar de Tiout est composé d'habitations recouvertes de toitures en troncs et palmes de palmiers, qui permettent d'atténuer la rigueur du climat, aussi bien en hiver qu'en été. La maison du bachaga Si Moulay, de la lignée de Sidi Ahmed Benyoucef El-Miliani, est un modèle de ces bâtisses anciennes témoignant de la parfaite symbiose de sa conception architecturale avec le milieu saharien, avec, entre autres, l'adoption dans le schéma de construction d'une placette centrale appelée «rahba» ou «tadjemaât», point de convergence des ruelles et venelles du ksar. La richesse de Tiout réside aussi dans la diversité de ses facettes culturelles, à l'exemple du chant «hidous», très répandu lors des occasions heureuses et animées au niveau d'une place publique connue sous le nom de «tasfalt», accompagné de déclamation de textes poétiques d'expression amazighe traitant de genres littéraires lyrique, épique et panégyrique. Selon des sources étrangères, notamment coloniales françaises, l'oasis de Tiout avait fait l'objet de fouilles archéologiques étrangères ayant permis de mettre au jour plusieurs vestiges et pièces archéologiques, dont une diversité de lieux historiques et de stations de gravures rupestres (représentant des personnages, des chasseurs d'autruches et des d'animaux - félins, bovidés et pachydermes-), de dessins et de signes calligraphiques berbères anciens (tifinagh). Dans le souci de booster l'activité touristique dans cette région, le renforcement des structures d'accueil s'avère, selon plusieurs observateurs, nécessaire pour mettre en place un mécanisme supplémentaire de développement local, aux côtés du créneau agropastoral, essentiel certes, mais encore insuffisant.