Interpellation - Le nombre des élèves touchés par les asphyxies dans les écoles est un signal fort aux autorités pour prendre les mesures qui s'imposent. Treize élèves de l'école primaire des Frères Khebati, de la commune d'Aïn Makhlouf située à 55 km au sud-ouest de Guelma, et leur enseignant ont été sauvés in extremis d'une mort certaine. Les écoliers, de 5e année primaire, souffraient de vertiges et de nausées après avoir inhalé du monoxyde de carbone dégagé par le radiateur de la classe. Les premiers éléments de l'enquête font état de l'obstruction totale des conduites d'évacuation faute d'entretien régulier. Quelques jours plus tôt, à Batna, cinq écoliers d'une classe préparatoire à Boumegueur à l'ouest de la wilaya, ont failli, eux aussi, perdre la vie. Ces élèves âgés d'à peine 5 ans avaient inhalé des émanations de monoxyde de carbone en raison de l'obstruction de la cheminée de leur classe. Ces cinq enfants, appartenant à une classe de 25 élèves, ont aussitôt perdu connaissance lorsque le chauffage a été mis en marche, alors que les portes et les fenêtres étaient toutes fermées. Les autres classes ont été épargnées du fait que les fenêtres et les portes étaient ouvertes. Les agents d'entretien ont été cités dans cette affaire comme étant les premiers responsables de ce drame. Ils avaient placé des boîtes de conserves à l'intérieur des cheminées des salles de classes pour que les oiseaux ne passent pas au travers de ces ouvertures. Même scénario à Tissemsilt où six élèves de 3e année primaire de l'école «Algérie» du chef-lieu de wilaya, ont été évacués d'urgence vers l'hôpital après avoir été en contact avec ce «tueur silencieux», alors qu'ils étaient en classe. L'accumulation du gaz de chauffage a transformé la salle de classe en une véritable bombe. Toutes nos écoles pourront être confrontées à ce type de situation si des mesures d'urgence ne sont pas prises. Aucune n'est à l'abri de ce qui s'est passé à Guelma, Batna ou Tissemsilt. C'est une réalité, le laisser-aller qui s'est installé dans les institutions publiques pour se banaliser au fil du temps, s'est approprié même ce qui est censé être les leviers de l'intelligence collective. Des cas d'asphyxie dans de pareils établissements sont inadmissibles d'où l'importance de pointer du doigt les vrais coupables. Le directeur de l'école figure, incontestablement, en tête de liste qui comprend aussi la tutelle. Le premier étant le responsable de la structure. Ne pas assurer un chauffage de qualité avec toutes les mesures de sécurité nécessaires à ce genre d'installation relève de l'inconscience coupable. Le ministère de l'Education est, quant à lui, interpellé pour sa non-intervention en amont à travers des missions de contrôle et d'évaluation des mesures à prendre bien avant la rentrée scolaire.