Départ - La démission du président centrafricain de transition, Michel Djotodia, ainsi que celle de son Premier ministre, Nicolas Tiangaye, ont été annoncées hier, vendredi, à N'djamena (Tchad), en marge du sommet de la CEEAC consacré à la crise en Centrafrique. L'annonce de la démission a été accueillie par des scènes de liesse à Bangui, dont les habitants ont aussitôt laissé éclater leur joie. Ainsi, Michel Djotodia a cédé. L'ancien chef de la coalition rebelle, Séléka, a été mis sous pression par les dirigeants d'Afrique centrale qui l'avaient convoqué jeudi pour un sommet extraordinaire à N'Djamena, au Tchad. Son Premier ministre, Nicolas Tiangaye, a aussi quitté ses fonctions. Tous deux entretenaient des relations notoirement mauvaises, contribuant à paralyser toute action publique face aux tueries à grande échelle en Centrafrique. Michel Djotodia était président par intérim depuis avril dernier. Il était notamment accusé de passivité face aux tueries interreligieuses. Les violences ont fait plusieurs centaines de morts et provoqué le déplacement de plus de 900 000 personnes. Les chefs d'Etat de la CEEAC auraient insisté pour que le sommet de N'djamena se terminât sur l'élection d'un nouveau président centrafricain. Ce sommet, dont les discussions ont repris hier matin après une courte interruption et avec un peu de retard, regroupe les chefs d'Etat de la région, mais aussi les représentants des forces vives de la Centrafrique et la plupart des membres du CNT, le Parlement provisoire, pour organiser la suite du pouvoir dans le pays. Depuis le renversement en mars dernier du président François Bozizé par l'ex-coalition rebelle Séléka, dirigée par M. Djotodia, la Centrafrique a connu des violences communautaires et interreligieuses provoquant des violences et des déplacements massifs de populations. Ces derniers jours pourtant, les tueries des dernières semaines ont progressivement cessé et une partie la capitale, Bangui, a retrouvé une activité quasi normale, selon les témoignages relayés par les agences de presse. L'Union africaine (UA) souhaite le déploiement au plus vite de plus de troupes pour renforcer la Misca, forte actuellement d'environ 4 000 hommes, qui passera bientôt 6 000 hommes. Depuis le 5 décembre, les violences en Centrafrique ont fait plus d'un millier de morts et 400 000 déplacés internes dans la capitale qui sont installés dans des conditions désastreuses dans 52 sites, selon les Nations unies. 785 000 autres déplacés sont recensés dans les villes de province. Les Nations unies ont annoncé mercredi avoir acheminé une aide d'urgence à quelques 100 000 personnes déplacées près de l'aéroport de Bangui. Selon le Haut-commissariat aux réfugiés, environ 60 % des déplacés sont des enfants et plus de 510 000 personnes sont hébergées à Bangui, soit plus de la moitié de la population de la capitale.