Débordements - Durant les affrontements qui opposent les manifestants et les forces de l'ordre, un manifestant a été tué par balles, à Kiev. Ce meurtre a eu lieu pendant que les forces de l'ordre lançaient un assaut contre les protestataires au quatrième jour de violents affrontements. «L'homme est mort tôt ce matin, probablement tué par un tireur embusqué», a indiqué une source de l'opposition. L'annonce de la mort d'un manifestant a d'abord été propagée par les réseaux sociaux avant d'être annoncée par l'opposition et confirmée par les autorités. Le ministère de l'Intérieur a confirmé la mort d'un homme dans le centre de Kiev, sans préciser la nature de ses blessures. «Il y a un cadavre. C'est vrai. (...) Mais nous n'avons pas encore établi les causes de ses blessures», a indiqué le service de presse du ministère à l'agence Interfax. Le service médical improvisé de l'opposition a affirmé qu'un autre manifestant était décédé la veille après être tombé dimanche dernier de plus de dix mètres de haut depuis un bâtiment à l'entrée du stade Dynamo. Selon l'opposition, le jeune homme est mort alors que les forces de l'ordre investissaient ce bâtiment, depuis lequel les manifestants jetaient des cocktails Molotov et des projectiles à leur encontre. Cet événement n'a cependant pas été confirmé par le ministère de l'Intérieur. Les affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants se sont intensifiés ce matin à Kiev. Une scène. Les hommes des forces antiémeutes faisaient bloc derrière leurs boucliers alors que les manifestants leur jetaient des cocktails molotov et des pierres, dans la rue menant au Parlement ukrainien. Les manifestants s'abritaient à leur tour derrière les carcasses de cars de police incendiés les jours précédents. Vers 06h 00 GMT, les forces de l'ordre ont lancé une offensive contre les manifestants retranchés derrière des barricades au niveau de la rue Grouchevski, dans le centre-ville. Peu après le lancement de l'assaut, après avoir partiellement détruit les barricades, la police semblait cependant reculer. Des images retransmises par la télévision ukrainienne ont montré que la police procédait à des arrestations. Depuis dimanche, la situation est très tendue à Kiev, où les affrontements à coups de cocktails Molotov, tirs de balles en caoutchouc et grenades assourdissantes n'ont quasiment pas cessé. L'assaut intervient alors que le Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a menacé hier soir de recourir à la force contre les «provocateurs». Faisant fi de ces menaces, des manifestants ont lancé dans la nuit des cocktails Molotov et des pierres contre les cordons de police, qui ont riposté notamment avec du gaz lacrymogène. Le mouvement de contestation a mobilisé des centaines de milliers de personnes en décembre après la volte-face du président Ianoukovitch qui a choisi de ne pas signer un accord d'association avec l'UE, pour se tourner vers la Russie. L'adoption la semaine dernière de lois jugées répressives, entrées en vigueur ce mercredi à minuit, a relancé la mobilisation.